Bolbec. Les gares de Bolbec et Foucart fortement menacées de fermeture

La sénatrice communiste de Seine-Maritime, Céline Brulin, s'en inquiétait sur les réseaux sociaux et via une lettre envoyée à Hervé Morin, le président de la région Normandie : "La gare de Bolbec Nointot serait concernée" par des fermetures prévues par la Région, écrivait-elle mercredi 24 octobre 2018. Une inquiétude qui se confirme, "cela fait partie des orientations quasiment acquises", indique Jean-Baptiste Gastinne, vice-président à la Région, chargé des Transports.

Une réunion était organisée à ce sujet, mercredi 24 octobre 2018, entre la Région et le maire de Bolbec mais aussi celui de Foucart car la gare de cette commune est aussi concernée. Ces deux gares, situées à une dizaine de kilomètres l'une de l'autre, sont en fait seulement des arrêts (il n'y a pas de bâtiment) et sont sur la ligne qui relie Le Havre à Rouen.

Faible fréquentation

Plusieurs raisons sont avancées par la Région pour expliquer ces probables fermetures, la première étant leur faible fréquentation. À Bolbec par exemple, "il y a trois mouvements à chaque arrêt de train dans la gare", indique Jean-Baptiste Gastinne. Il y a donc seulement trois descentes ou montées dans le train. "Trop peu" pour la Région qui prévoit alors de prendre contact avec ces voyageurs pour les accompagner vers une autre solution de transport en commun ou de transport individuel, par exemple en taxi, "un service public". Un changement qui devrait être mis en œuvre "pour le deuxième semestre 2019".

Autre explication : "améliorer la performance globale de la ligne". En supprimant ces arrêts, la Région et la SNCF espèrent que la ligne sera plus prisée par les voyageurs car plus rapide.

Enfin, cette décision intègre le plan de transport 2020 de la Normandie "où on s'attache à simplifier l'offre de transport pour la rendre plus lisible, souligne Jean-Baptiste Gastinne. Aujourd'hui, il y a beaucoup d'offres mais des politiques d'arrêt différentes ce qui fait que le voyageur peut avoir du mal à s'y retrouver."

"Nos territoires [...] ont besoin d'être connectés"

Une politique qui ne va pas dans le bon sens selon Céline Brulin. La sénatrice de Seine-Maritime, ancienne conseillère municipale de Bolbec, s'inquiète de la "désertification des territoires" et de la "déshumanisation".

Elle s'interroge notamment sur la question environnementale, là aussi "c'est un non-sens" selon elle de remplacer les trains par des bus.

Ce à quoi Jean-Baptiste Gastinne lui répond qu'avec une ligne plus rapide - puisqu'il y aura moins d'arrêts - davantage de personnes seront tentées d'opter pour le train.