Le précédent record avait été établi en juin, avec 70.710 détenus. Le nombre de personnes incarcérées avait ensuite très légèrement diminué en juillet et août, mais cette baisse est conjoncturelle en période estivale, l'activité judiciaire étant traditionnellement ralentie et le nombre de placements en détention moindre.
Avec 70.714 personnes détenues au 1er octobre, la population carcérale est en hausse de 3,12% par rapport au 1er octobre 2017. Elle est en augmentation de 11,92% en dix ans, selon les données statistiques mensuelles mises en ligne par l'administration pénitentiaire.
La barre très symbolique des 70.000 détenus - pour moins de 60.000 places - avait quant à elle été franchie en avril. Pour lutter contre la surpopulation, le gouvernement a promis la création de 7.000 places de prison d'ici à la fin du quinquennat, parallèlement à une redéfinition de l'échelle des peines. Celle-ci fera selon la garde des Sceaux Nicole Belloubet baisser la population carcérale de 8.000 détenus, la ramenant à ses niveaux de 2008-2010.
La ministre de la Justice veut notamment proscrire l'emprisonnement pour les très courtes peines, tout en garantissant l'application des peines d'emprisonnement de plus d'un an et en multipliant les alternatives en milieu ouvert.
La hausse du nombre de détenus est majoritairement due à une augmentation du nombre de prévenus, c'est-à-dire en attente de jugement, qui composent près du tiers des personnes incarcérées. Ainsi, au 1er octobre, on comptait 20.915 prévenus dans les prisons françaises, soit 29,6% de la population carcérale. Ils étaient 19.889 il y a un an.
Au total, 81.844 personnes étaient placées sous écrou, dont 11.170 faisant l'objet d'un placement sous surveillance électronique ou d'un placement à l'extérieur, un chiffre stable.
La densité carcérale, soit le rapport entre le nombre de personnes détenues et le nombre de places opérationnelles, s'établit à 118,1%. Cette densité atteint 140,3% en maison d'arrêt, c'est-à-dire dans les établissements pénitentiaires accueillant les courtes peines ou les prévenus.
Environ 50 établissements, sur un total de 187, connaissent un taux d'occupation supérieur à 150%. La surpopulation carcérale touche aussi bien les maisons d'arrêt de la région parisienne que des établissements de petite taille dans des petites communes métropolitaines et d'outremer.
L'écart s'est creusé ces dernières années entre personnes détenues et places opérationnelles.
Parmi les détenus, la part des femmes est de 3,8% (3.104 personnes incarcérées). Les mineurs représentent 1% de la population carcérale totale, avec 835 détenus.
A LIRE AUSSI.
Fleury-Mérogis, méga-prison symbole du "malaise" carcéral français
La prison en dernier recours : Macron dévoile une révolution des peines
Prisons: démission du directeur de l'administration pénitentiaire
En Colombie, un restaurant "gourmet" dans une prison
Une nursery en prison: du choc de la radicalisation au huis clos avec peluches
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.