Ce prix, créé en 1988, distingue chaque année des personnalités ou des organisations ayant apporté "une contribution exceptionnelle à la lutte pour les droits de l'Homme dans le monde".
Désigné dans la matinée par les présidents des groupes parlementaires, le lauréat doit être proclamé officiellement vers midi, en plénière, par le président italien du Parlement européen Antonio Tajani.
Depuis sa création, plusieurs lauréats ont été couronnés ensuite par le prix Nobel de la Paix, à commencer par Nelson Mandela, premier prix Sakharov "nobélisé" en 1993 ou la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi. En 2018, la Yazidie Nadia Murad, (prix Sakharov 2016) et "l'homme qui répare les femmes", le gynécologue congolais Denis Mukwege (2014), ont été récompensés ensemble par le comité norvégien.
Originaire de la Crimée, annexée par la Russie en 2014, Oleg Sentsov, qui faisait figure de favori mercredi dans les couloirs du Parlement, est emprisonné dans la colonie pénitentiaire russe de Labytnangui, au-delà du cercle polaire arctique.
Arrêté chez lui en mai 2014, ce père de deux enfants a été condamné en août 2015 à 20 ans de prison pour "terrorisme" et "trafic d'armes", à l'issue d'un procès qualifié de "stalinien" par l'ONG Amnesty International.
Il avait débuté une grève de la faim à la mi-mai pour obtenir la libération de tous les "prisonniers politiques" ukrainiens détenus en Russie, avant d'y mettre fin 145 jours plus tard, début octobre, afin d'éviter selon lui d'être nourri de force.
Le G7 ainsi que de nombreuses personnalités politiques ou du monde culturel ont appelé à sa libération.
Visage de la protestation
Nasser Zefzafi est le leader charismatique du mouvement de contestation sociale Hirak, qui a agité la région du Rif (nord du Maroc) en 2016-2017, avec ses discours virulents contre l'Etat "corrompu" ou "l'arbitraire" du pouvoir.
Le mouvement avait été déclenché par la mort d'un vendeur de poissons, broyé dans une benne à ordures en octobre 2016.
Arrêté en mai 2017 en pleine contestation, il a été condamné en juin dernier à 20 ans de prison pour "complot visant à porter atteinte à la sécurité de l'Etat", au terme de neuf mois d'un procès fleuve intenté à 53 accusés.
Cet ancien chômeur devenu le visage de la protestation est incarcéré à Casablanca. Il a mis fin le 6 septembre à une grève de la faim d'une semaine menée pour protester contre ses conditions de détention.
Quant au groupe de onze ONG qui "protègent les droits de l'homme et sauvent la vie des migrants en Méditerranée", il compte dans ses rangs Save the Children, Médecins sans frontières et SOS Méditerranée.
Ces deux dernières affrètent l'Aquarius, un navire qui s'est retrouvé à plusieurs reprises ces derniers mois au coeur de bras de fer entre pays européens, certains refusant de laisser débarquer les migrants qu'il sauvait en pleine mer.
Ce bateau, le dernier à parcourir la Méditerranée pour secourir des migrants qui tentent la traversée clandestine vers l'Europe, est à quai depuis le 4 octobre à Marseille, en quête d'un nouveau pavillon.
Après avoir perdu celui de Gibraltar, l'Aquarius est désormais menacé de perdre son pavillon panaméen.
En deux ans et demi, SOS Méditerranée dit avoir secouru à elle seule 29.601 personnes dont 23% étaient des mineurs.
Créé en 1988 et doté de 50.000 euros, le Prix Sakharov doit son nom au scientifique soviétique Andreï Sakharov (1921-1989), grande figure de la dissidence à l'époque de l'URSS.
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