C'est la première fois que le prince Mohammed, 33 ans, surnommé MBS et considéré comme l'homme fort du royaume saoudien, est supposé intervenir publiquement depuis le début de la crise née de "l'assassinat politique" de M. Khashoggi, selon l'expression du président turc Recep Tayyip Erdogan.
Après une brève apparition mardi au Future Investment Initiative (FII), MBS devrait faire partie mercredi d'un groupe d'intervenants pour le deuxième jour du FII, boycotté par des dirigeants politiques et des chefs d'entreprise occidentaux.
Il est annoncé aux côtés du Premier ministre désigné du Liban Saad Hariri qui avait brusquement annoncé sa démission en novembre 2017 depuis la capitale saoudienne, déclenchant des rumeurs selon lesquelles il y était retenu contre son gré.
Le roi de Jordanie et les présidents du Sénégal et du Gabon sont aussi inscrits parmi les orateurs mercredi, selon les organisateurs du FII.
La conférence économique de Ryad, surnommée le "Davos du désert" par la presse, a été totalement éclipsée par le tollé international suscité par le meurtre le 2 octobre de Jamal Khashoggi au consulat saoudien à Istanbul.
Des informations selon lesquelles le meurtre avait été ordonné par le pouvoir saoudien ont entraîné des annulations en cascade au FII.
Le scandale a terni l'image du prince Mohammed qui, selon le président Donald Trump, a nié toute implication dans le meurtre. Ryad a annoncé samedi dernier des arrestations et des limogeages, notamment au sommet des services de renseignement.
Les organisateurs saoudiens du FII se sont efforcés de montrer que les affaires suivent leur cours normal, annonçant 12 "méga-projets" d'une valeur de plus de 50 milliards de dollars (43 milliards d'euros), notamment dans les secteurs du pétrole, du gaz et des infrastructures.
"Ce sont des jours difficiles. Nous traversons une crise", a cependant admis devant les participants le ministre saoudien de l'Energie Khaled al-Faleh. Le meurtre de Khashoggi "est abominable et personne dans le royaume ne peut le justifier".
Révocation de visas
L'Arabie saoudite avait d'abord affirmé que Khashoggi était parti librement après s'être rendu au consulat pour des démarches administratives en vue de son mariage avec une Turque.
Cependant, alors que la pression internationale montait, le royaume a admis samedi qu'il était mort dans le consulat à la suite d'une "rixe", suscitant aussitôt une vague de scepticisme en Occident et des appels à une enquête "crédible et transparente".
Le président Trump a affirmé mardi que l'opération de dissimulation saoudienne, "l'une des pires de l'Histoire", avait été un "fiasco total".
Interrogé par le Wall Street Journal sur une éventuelle implication de MBS dans le meurtre de Khashoggi, M. Trump a rappelé que le prince héritier "est en charge" des affaires courantes en Arabie saoudite en ce moment. "Donc si qui que ce soit avait pu être impliqué, ce serait lui", a-t-il affirmé.
Les Etats-Unis ont annoncé qu'ils allaient révoquer les visas des Saoudiens impliqués dans l'assassinat de Khashoggi.
Cette première décision concrète de Washington à l'encontre de son allié de longue date vise 21 personnes, dont le visa est révoqué et qui n'ont plus le droit d'en demander un, selon la porte-parole du département d'État américain.
La Première ministre britannique Theresa May a emboîté le pas à Washington, annonçant l'annulation de tout éventuel visa pour le Royaume-Uni, détenu par les suspects de l'assassinat de Khashoggi.
La France a, elle, indiqué qu'elle prendra des sanctions "si la responsabilité de l'Arabie saoudite est avérée".
Le président du Conseil européen Donald Tusk a pour sa part réclamé que toute la lumière soit faite sur le meurtre de Khashoggi, "quel qu'en soit l'auteur".
De son côté, le président iranien Hassan Rohani, dont le pays est le grand rival régional de Ryad, a affirmé qu'il était impensable qu'un pays "ose" commettre un tel crime "sans le soutien des Etats-Unis".
crime "prémédité"
Mardi, le président turc avait affirmé que l'opération contre Khashoggi était un crime "prémédité". M. Erdogan avait aussi appelé à punir "toutes les personnes impliquées, des exécutants aux commanditaires".
Il a enfoncé le clou mercredi: "Nous avons démêlé, démonté tout cela pièce par pièce" et "ce n'est pas fini".
Les services de renseignement d'Ankara ont partagé avec la directrice de la CIA Gina Haspel des éléments qualifiés de "preuves", a affirmé le journal proche du pouvoir turc Sabah.
Selon l'agence de presse étatique turque Anadolu, les autorités saoudiennes n'ont pas autorisé les enquêteurs turcs à fouiller un puits situé dans le jardin du consulat. Le corps de Khashoggi, tué à l'âge de 59 ans, n'a toujours pas été retrouvé.
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