Des centaines de policiers et gendarmes se sont déployés à partir de 07H30 sur le campement du Puythouck, un ensemble de lacs et de petits bois régulièrement occupé par les migrants, en grande majorité des Kurdes irakiens.
Le nouveau ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, qui a assuré dimanche vouloir "mettre fin" à la situation, est attendu sur place en fin d'après-midi.
"Plus de 1.800 personnes seront prises en charge et mises à l'abri dans des structures d'hébergement réparties dans l'ensemble de la région des Hauts-de-France et des régions périphériques", a annoncé la préfecture du Nord dans un communiqué.
L'opération vise notamment à "enrayer les trafics d'êtres humains dans ces campements où les filières de passeurs sont actives", ajoute-t-elle.
Vers 09H00, des migrants, parmi lesquels de nombreuses familles, ont rassemblé leurs affaires dans le calme, sac sur le dos, tandis que des policiers et des agents de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii) leur expliquaient la marche à suivre, ont constaté des journalistes de l'AFP. Des tentes vides et des vêtements jonchent le sol de la zone.
Une évacuation du même type avait déjà eu lieu le 28 septembre. Environ 400 à 500 personnes étaient alors montées dans des bus à destination de plusieurs centres d'accueil des Hauts-de-France. Le 6 septembre, les autorités avaient également procédé à une "mise à l'abri" de 539 personnes se trouvant dans un campement insalubre à proximité de la gare de triage.
"Situation très tendue"
"La mise à l'abri est nécessaire mais on sait très bien que certains exilés vont revenir, comme à chaque fois dans ce genre de cas", a déclaré à l'AFP Akim Toualbia, vice-président de l'association Drop, qui faisait encore état lundi d'une "situation très tendue".
"Il fait froid, il y a seulement six robinets d'eau au total, pas de douches ni de toilettes, ce qui a des conséquences en termes d'hygiène", a-t-il affirmé.
"Ça fait 20 ans qu'ils procèdent comme ça, ils n'ont toujours pas compris qu'il fallait mettre en place de la prévention, des solutions, ils ne sont que dans la répression", a pour sa part déploré sur place Jean-Claude Lenoir, de l'association Salam.
Selon lui, de nombreux migrants, informés de l'opération, sont déjà partis. "Mais demain, beaucoup seront revenus", prédit-il.
Les associations, qui partagent le constat d'une constante augmentation depuis le 6 septembre, font en effet état de "retours" de migrants depuis les centres d'accueil.
La situation est telle que le maire écologiste de Grande-Synthe, Damien Carême, s'est dit prêt à rouvrir le camp de la Linière, détruit par un incendie en 2017 et qui accueillait 1.500 personnes.
"J'alerte encore l'État, j'ai envoyé un courrier au président de la République, au Premier ministre, je demande un rendez-vous au ministre de l'Intérieur. Il faut qu'on trouve des solutions", a répété lundi M. Carême sur France 3.
M. Castaner a pour sa part assuré au Journal du dimanche qu'il "mettrait fin à cette situation, quitte à ordonner des évacuations, en lien avec les collectivités locales", reconnaissant que "des passeurs tiennent 1.500 personnes dans des conditions de vie scandaleuses" à Grande-Synthe.
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