Depuis 2015, la protection judiciaire de la jeunesse (JPP) du ministère de la Justice ouvre chaque année les portes de ses établissements et services. L'occasion pour les professionnels de découvrir les structures et le travail effectué auprès des jeunes en difficulté.
Actuellement 22 jeunes sont suivis en hébergement et 315 en milieu ouvert. "Ce sont des jeunes qui ont eu des problèmes avec la justice", précise Christelle Labaurie, directrice de l'établissement de placement éducatif et d'insertion de Caen (Calvados).
Jeudi 18 octobre 2018, sur le site de Boisrobert, à Hérouville-Saint-Clair, la JPP en partenariat avec l'école de la deuxième chance a inauguré son atelier pédagogique métiers de bouche.
Vers l'insertion
Cet atelier a pour but d'insérer ces jeunes dans la société et dans le monde professionnel. "Avec Karim Slama, directeur de l'école de la deuxième chance, on a souhaité mutualiser les services en faveur de l'insertion professionnelle", précise-t-elle.
Ainsi, deux éducateurs spécialisés en insertion animent cet atelier. "On peut accueillir jusqu'à dix jeunes, cinq en cuisine, cinq en salle. Pendant un à six mois, ils apprennent les bases du métier de cuisinier ou de serveur. Et c'est un excellent moyen d'évaluer leurs compétences de base comme la lecture, la compréhension, le calcul mental."
Deux adolescents se sont actuellement inscrits, dont Antoine*, qui prend plaisir à préparer les plats. Pour l'inauguration de l'atelier, organisé jeudi 18 octobre 2018, il a confectionné avec Hervé Duroy, cuisinier pour l'unité éducative et d'activité de jour d'Hérouville, un buffet froid. "J'aime bien cuisiner mais pas servir. Le service, c'est trop répétitif. Alors que dans la cuisine, on peut imaginer des recettes, on fait preuve de créativité surtout dans le dressage", reconnait-il.
Un domaine qui recrute
Dans la forme, cet atelier s'apparente à un restaurant d'application. Si pour l'instant les repas concoctés par les jeunes ne sont servis que pour les professionnels de la JPP, à terme il devrait s'ouvrir au public. "On est à la première étape. Ce sont des jeunes qui ont des difficultés. On doit d'abord évaluer le dispositif avant de vraiment mettre en place ce restaurant d'application", sourit Christelle Labaurie.
La question de l'accès à l'emploi constitue pour les jeunes un facteur clé de la sortie des parcours de délinquance. Quand on demande "pourquoi avoir choisi le domaine de la restauration ?", pour la directrice, c'est une évidence. "C'est un milieu où il y a de l'emploi, qui recrute énormément sur notre territoire. On est proche du littoral. Il y a beaucoup de restaurants et d'hôtel", justifie-t-elle. Grâce à cet atelier, Antoine sait ce qu'il veut faire plus tard. "Je veux être pâtissier. Maintenant je le sais."
*Le prénom a été modifié
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