C'est un signalement du CHU de Rouen (Seine-Maritime) aux services de police qui mène à l'ouverture d'une enquête concernant ce couple de Bihorel. Leur enfant de trois mois a en effet été admis à l'hôpital, souffrant de maux abdominaux. Le personnel soignant se rend vite compte du caractère anormal et suspect de l'état de l'enfant. Des soupçons de blessures volontaires sont émis en constatant une hémorragie cérébrale et un traumatisme cervical chez l'enfant, associés à une suspicion d'épisodes similaires récents. Les derniers retenus concernent la période du lundi 5 au jeudi 8 octobre 2015. Les proches de la famille sont d'abord entendus, notamment le parrain du nourrisson, qui dit avoir assisté à deux reprises au domicile parental à un "secouage" de l'enfant sous les hurlements de son père et les supplications de sa compagne pour l'arrêter. Les parents sont à leur tour auditionnés et une reconstitution de la scène est organisée. Puis une confrontation des deux prévenus en garde à vue aboutit à une dénonciation de faits de maltraitance évoqués par la mère qui décrit un compagnon souvent alcoolisé qui malmène volontiers son enfant.
Elle se rétracte
Si elle s'est montrée choquée à l'instruction du dossier, confirmant les hauts et les bas de leur vie conjugale, elle se rétracte à la barre en disant : "Je n'ai rien vu, j'étais couchée". Le père, âgé de 31 ans, reconnaît quant à lui avoir secoué l'enfant mais affirme que les témoins exagèrent. Le nourrisson, d'abord placé après dénonciation des faits, vit aujourd'hui chez sa mère, âgée de 33 ans. Pour la partie civile, les conséquences du traumatisme "restent inquiétantes", et, pour le ministère public, "le prévenu n'a pas pris conscience de la gravité de ses actes". La défense de la prévenue retient que "la mise en cause était trop démunie pour s'opposer". Après délibérations à l'audience de ce jour mercredi 10 octobre 2018, le tribunal condamne la prévenue à une peine de trois mois de prison assortis du sursis simple, et le père de l'enfant, reconnu coupable, à dix mois de détention avec sursis ainsi qu'à une mise à l'épreuve de cinq ans.
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