La crainte de violences était vive pour cette journée, les talibans et le groupe Etat islamique ayant ouvertement menacé la population d'attentats dans les bureaux de vote.
Selon différents responsables, les multiples attaques à la roquette ou avec des engins explosifs ont fait au moins 9 morts et 123 blessés.
Selon le Dr. Muhibullah Zeer, porte-parole adjoint du ministère de la Santé, au moins 4 personnes ont été tuées et 78 autres blessées dans la seule capitale Kaboul suite à des incidents à proximité de bureaux de vote.
D'autres incidents on été rapportés dans le pays, dont certains mortels, mais ni le ministère de l'Intérieur ni celui de la Santé ne les ont confirmés.
L'hôpital de Kunduz (nord) a rapporté avoir reçu 39 blessés et 3 morts. Un bureau de vote local a été attaqué par les talibans qui ont tué un assesseur et brûlé les urnes, a indiqué à l'AFP Mohammad Rasoul Omar, responsable provincial de la Commission électorale indépendante (CEI) qui organise le vote.
Dans la province de Nangarhar (est), deux personnes ont été tuées et au moins huit explosions ont été signalées selon un porte-parole provincial, Ataullah Khogyan.
Le porte-parole des talibans Zabihullah Mujahid, qui dans la matinée avait sommé une nouvelle fois les citoyens de "s'abstenir de participer à ce processus théâtral afin de protéger leurs propres vies", a indiqué dans un nouveau message à la presse que "318 attaques (avaient) été menées contre ces fausses élections", tuant plusieurs "soldats". Le communiqué ne mentionne pas de pertes civiles.
Des centaines de personnes ont déjà été tuées ou blessées lors d'attentats en lien avec le scrutin ces derniers mois. Et au moins 10 candidats ont été abattus, la plupart dans des attaques ciblées.
La participation au scrutin, sur laquelle pesait un gros point d'interrogation, a cependant été qualifiée "d'importante dans les centres urbains", selon l'ONG pour la transparence des élections en Afghanistan (ETWOA).
Dysfonctionnements
Le président afghan Ashraf Ghani avait auparavant souhaité montrer l'exemple en votant dès l'ouverture du scrutin dans une école de la capitale Kaboul et appelé ses compatriotes à "sortir et voter".
Semblant répondre à son appel, les électeurs ont formé de longues files d'attente dans la capitale et ailleurs. Mais leur attente s'expliquait aussi par de nombreux dysfonctionnements.
Certains centres de vote n'ont pu ouvrir faute d'assesseurs, d'absence des listes électorales ou de mauvais fonctionnement des terminaux de reconnaissance biométrique mis en place à la dernière minute et utilisés pour la première fois.
Des candidats et des électeurs ont fait part de leur exaspération.
"Nos noms ne figurent pas sur les listes alors que nos cartes électorales prouvent bien que nous nous sommes inscrits", a pesté Payeza Mohammadi, 22 ans, devant un centre électoral dans la province d'Herat (ouest). "C'est un vrai bazar, je suis très déçu".
"J'ai voté dans la plupart des autres élections mais aucune n'a été aussi chaotique que celle-là", a tweeté Tabish Forugh, électeur à Kaboul. "Des gens rentrent chez eux car ils n'ont pas pu voter", dit un autre électeur à Kaboul, Jumakhan Rahyab.
Vote reporté
La CEI a présenté ses excuses et a prolongé l'ouverture de centres de vote jusqu'à 20H00 et annoncé que 360 autres seraient ouverts dimanche, lequel a été déclaré jour férié.
Les électeurs se plaignaient surtout du danger à patienter dans la rue face au risque d'attentats.
"Je suis venu voter en risquant ma vie. Je suis inquiet pour ma sécurité", dit Asadullah, 22 ans, faisant la queue devant un centre de vote de Mazar-i-Sharif (nord). "Mais nous devons défier les talibans et sortir en grand nombre et voter, car c'est un jour historique pour nous", estime-t-il.
"Malgré les risques, je me devais d'être ici. Nous devons voter pour voir de nouveaux visages dans ce parlement et chasser les anciens députés qui sont corrompus", renchérit Mustafa, un électeur de 42 ans, à Kaboul.
Plus de 5.000 bureaux de votes ont ouvert dans les zones du pays sous contrôle du gouvernement. Pour des raisons de sécurité, sur d'autres parties du territoire contrôlées par les talibans, 2.000 centres de vote sont restés fermés.
Quelque 54.000 membres des forces de sécurité avaient été mobilisés pour assurer la protection aux 8,9 millions d'électeurs inscrits sur les listes électorales.
Plus de 2.500 candidats sont en lice pour les 249 sièges à la chambre basse du parlement.
Ce scrutin législatif est considéré comme un test crucial en vue de l'élection présidentielle de l'année prochaine et une étape importante avant une réunion de l'ONU en novembre à Genève où l'Afghanistan devra démontrer les progrès effectués en matière de "processus démocratique".
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