Le ministère de l'Intérieur a indiqué avoir recensé "15 attaques ennemies" sur l'ensemble du pays, la plupart étant des explosions d'engins artisanaux et des tirs de roquettes.
Selon le Dr. Mohibullah Zeer, porte-parole adjoint du ministère de la Santé, au moins 3 personnes ont été tuées et 30 autres blessées dans la seule capitale Kaboul "suite à une quinzaine d'incidents" à proximité de bureaux de vote.
A l'un d'entre eux, une école, un journaliste de l'AFP a aperçu une foule terrifiée quitter les lieux en courant après une explosion. Dans un autre bureau, "une bombe a explosé à l'intérieur d'une mosquée qui servait de centre électoral. Un policier a été blessé. Tout a été suspendu", a indiqué à l'AFP Haroon Majidi, témoin de la scène.
Le président afghan Ashraf Ghani avait auparavant souhaité montrer l'exemple en votant dès l'ouverture du scrutin dans une école de la capitale Kaboul et appelé ses compatriotes à "sortir et voter".
Semblant répondre à son appel, les électeurs ont formé de longues files d'attente dans la capitale et ailleurs. Mais leur attente s'expliquait aussi par de nombreux dysfonctionnements.
Certains centres de vote n'ont pu ouvrir faute d'assesseurs, d'absence des listes électorales ou de mauvais fonctionnement des terminaux de reconnaissance biométrique mis en place à la dernière minute et utilisés pour la première fois.
Des candidats et des électeurs ont fait part de leur exaspération.
"Nos noms ne figurent pas sur les listes alors que nos cartes électorales prouvent bien que nous nous sommes inscrits", a pesté Payeza Mohammadi, 22 ans, devant un centre électoral dans la province d'Herat (ouest). "C'est un vrai bazar, je suis très déçu".
"On était près de 500 devant la porte à attendre depuis presque deux heures pour voter. Le centre a ouvert en retard, ensuite ils ne trouvaient pas nos noms, puis voter avec ces machines prend 15 à 20 minutes par personne", explique à l'AFP Haroon Majidi, un électeur de Kaboul.
"J'ai voté dans la plupart des autres élections mais aucune n'a été aussi chaotique que celle-là", a tweeté Tabish Forugh, électeur à Kaboul. "Des gens rentrent chez eux car ils n'ont pas pu voter", dit un autre électeur à Kaboul, Jumakhan Rahyab.
Ouverture prolongée
La Commission électorale indépendante (CEI), qui organise le vote, a présenté ses excuses et a promis que l'ouverture des centres de vote serait prolongée, y compris jusque dans la journée de dimanche dans certains cas.
Les électeurs se plaignaient surtout du danger à patienter dans la rue face au risque d'attentats.
Les talibans ont averti à plusieurs reprises ces dernières semaines qu'ils allaient recourir à la violence pour faire échouer le processus démocratique, à leurs yeux illégitime.
Samedi matin, un tweet de leur porte-parole, Zabihullah Mujahid, conseillait une nouvelle fois aux citoyens de rester chez eux. "Le public devrait s'abstenir de participer à ce processus théâtral afin de protéger leurs propres vies".
"Je suis venu voter en risquant ma vie. Je suis inquiet pour ma sécurité", dit Asadullah, 22 ans, faisant la queue devant un centre de vote de Mazar-i-Sharif (nord). "Mais nous devons défier les talibans et sortir en grand nombre et voter, car c'est un jour historique pour nous", estime-t-il.
"Malgré les risques, je me devais d'être ici. Nous devons voter pour voir de nouveaux visages dans ce parlement et chasser les anciens députés qui sont corrompus", renchérit Mustafa, un électeur de 42 ans, à Kaboul.
Barrages armés
Dans la capitale partiellement bouclée par des barrages lourdement armés, la plupart des axes routiers avaient été interdits aux véhicules et aux motos.
Des centaines de personnes ont déjà été tuées ou blessées lors d'attentats en lien avec le scrutin ces derniers mois. Et au moins 10 candidats ont été abattus, la plupart dans des attaques ciblées.
Plus de 5.000 bureaux de votes ont ouvert dans les zones du pays sous contrôle du gouvernement. Pour des raisons de sécurité, sur d'autres parties du territoire contrôlées par les talibans, 2.000 centres de vote sont restés fermés.
Quelque 54.000 membres des forces de sécurité ont été déployés pour assurer la protection aux 8,9 millions d'électeurs inscrits sur les listes électorales.
Une spectaculaire attaque talibane a coûté jeudi la vie au puissant chef de la police de Kandahar (sud), le général Abdul Raziq dans un complexe ultra-sécurisé. Le vote dans la province a été reporté à samedi prochain.
Plus de 2.500 candidats sont en lice pour les 249 sièges à la chambre basse du parlement. Il s'agit pour la plupart d'élus déjà établis, de descendants de seigneurs de la guerre, d'hommes d'affaires ou de membres de la société civile.
Ce scrutin législatif est considéré comme un test crucial en vue de l'élection présidentielle de l'année prochaine et une étape importante avant une réunion de l'ONU en novembre à Genève où l'Afghanistan devra démontrer les progrès effectués en matière de "processus démocratique".
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