"Deux femmes et quatre enfants de la province de Soueida ont été libérés cette nuit", a indiqué samedi à l'AFP le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, précisant qu'il s'agissait de "la première vague" d'un accord négocié par le régime et son allié russe.
Ces libérations interviennent après l'exécution par les jihadistes de deux otages et après plusieurs semaines de négociations infructueuses, provoquant la colère de la communauté druze, majoritaire dans la province méridionale de Soueida.
Le 25 juillet, les jihadistes avaient enlevé une trentaine de personnes à la faveur d'une série d'attentats suicide et d'assaut coordonnés visant les druzes. Ces attaques avaient fait plus de 250 morts, un des bilans les plus lourds depuis le début de la guerre en Syrie en 2011.
La télévision d'Etat syrienne a diffusé des otages libérés à leur arrivée dans la ville de Soueida: une femme le visage encadré par un voile blanc, ainsi qu'une mère et ses quatre enfants, les vêtements tachés et certains garçons ayant les cheveux entièrement rasés.
"Ma joie est indescriptible, mais elle est incomplète", a lancé à la télévision la femme au voile blanc, Rasmia Abou Amar, les traits tirés et l'air épuisé. "Mon fils n'a pas encore été libéré", lâche-t-elle après avoir retrouvé son époux.
Un million de dollar
Une vingtaine de femmes et d'enfants sont toujours détenus par l'EI, selon l'OSDH. "Les 21 otages restants devraient être libérés dans les prochaines heures ou les prochains jours", a estimé M. Abdel Rahmane.
L'accord négocié par le pouvoir de Bachar al-Assad prévoit le paiement d'une rançon d'un million de dollars par otage, mais aussi la libération d'une soixantaine de prisonnières de l'EI détenues par le régime et l'arrêt d'une offensive contre les jihadistes dans une zone désertique de Soueida, selon l'OSDH.
"Des prisonnières de l'EI détenues par le régime ont déjà été remises à l'organisation", selon M. Abdel Rahmane, qui n'était pas en mesure de préciser leur nombre.
L'initiative prévoit aussi la libération d'autres prisonnières de l'EI, détenues par les Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition arabo-kurde soutenue par Washington et engagée dans la lutte contre les jihadistes, selon la même source.
Evoquant "une opération des services de sécurité", l'agence officielle Sana a confirmé la libération des six otages. Citant le gouverneur de Soueida, elle assure que "le reste des otages seront libérés très prochainement".
Depuis plusieurs mois, les tentatives de médiation étaient menées par la Russie et le régime syrien, avec l'implication de représentants des familles ou de hauts dignitaires druzes -- une branche hétérodoxe de l'islam chiite.
Deux otages ont été exécutés par les jihadistes: une jeune femme de 25 ans, dont la mort a été annoncée début octobre, et un étudiant, décapité en août. Une femme de 65 ans est aussi morte en détention.
L'EI acculé
Après avoir conquis de vastes territoires en Syrie et en Irak à partir de 2014, l'EI est est désormais acculé dans d'ultimes réduits en Syrie, dans le centre du pays ou encore dans l'est. Pour prouver sa capacité de nuisance, il continue de mener des attentats sporadiques.
Dans la province orientale de Deir Ezzor, frontalière de l'Irak, les FDS poursuivent leur offensive pour reprendre un ultime bastion de l'EI dans ce secteur.
Pour reprendre cette poche formée des localités de Hajine, Soussa et Al-Chaafa, ils sont soutenus par les frappes aériennes de la coalition internationale anti-EI emmenée par Washington.
Dans ce secteur, au moins 32 civils, dont sept enfants, ont été tués dans des frappes aériennes de la coalition menées jeudi et vendredi, selon l'OSDH.
La lutte contre l'EI en Syrie vient illustrer la complexité du conflit syrien, qui a fait plus de 360.000 morts depuis 2011.
Déclenché avec la répression sanglante de manifestations pro-démocratie par le pouvoir d'Assad, il s'est progressivement mué en conflit armé, impliquant factions rebelles, groupes jihadistes, mais aussi puissances étrangères.
Appuyé par ses alliés russes et iraniens, le pouvoir d'Assad a multiplié les victoires face aux rebelles et aux jihadistes et il contrôle désormais près des deux-tiers du pays.
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