C'est l'effervescence au hameau des brouettes, vendredi 19 octobre 2018. L'ancienne résidence pour personnes âgées, qui appartient à la ville de Rouen, attend l'évacuation. Le bâtiment est squatté par le collectif la Garenne qui y héberge depuis le mois de mai 2018 des migrants et des sans-abri.
"On a reçu un coup de fil du cabinet du maire qui nous a dit que les cinq familles dont les enfants sont scolarisés à Rouen devaient avoir quitté les lieux ce matin", détaille Kevin-Emeric Théry, du réseau solidarité migrant. La Ville s'est engagée à reloger ces familles, d'abord dans un hôtel, puis dans deux maisons que la municipalité comptait vendre. "On nous a dit qu'ensuite, l'expulsion serait imminente".
Depuis, c'est le branle-bas de combat pour mettre à l'abri les migrants dont la situation est la plus compliquée. Ceux qui font l'objet d'une procédure de Dublin ou "ceux dont le dossier fait l'objet d'une demande de réexamen".
Les autres, environ une centaine de personnes, vont rester jusqu'au bout "afin que leur droit soit respecté", précise le militant.
Pour ces migrants qui avaient trouvé refuge à la Garenne, la situation est dure à accepter. "On constate seulement qu'on n'est pas les bienvenus à Rouen", explique un jeune Camerounais qui se dit mineur. Lui attend que sa situation soit étudiée par le CAPS, mandaté par le Département pour évaluer la minorité des jeunes étrangers. "Et en attendant, s'il n'y avait pas les bénévoles qui nous hébergent et nous donne à manger, on dormirait à la gare comme je l'ai fait en arrivant".
Une nouvelle tentative qui fait long feu
Le collectif la Garenne l'assure. Pas question de baisser les bras, même si désormais, ils ont hâte que le hameau des brouettes soit évacué, l'attente étant compliquée à supporter. Jeudi 18 octobre 2018, à l'issue d'une manifestation devant l'hôtel de ville, ils ont tenté d'ouvrir la Garenne 2, en investissant un ancien lieu d'accueil pour jeunes filles, abandonné depuis plus de deux ans, rue Joyeuse à Rouen. "Un lieu gigantesque qui pourrait permettre d'accueillir plus de 300 personnes", précise Kevin-Emeric Thery. Mais l'initiative a tourné court. Quelques minutes seulement après le début de l'occupation, les militants ont été évacués manu militari par les forces de l'ordre.
Retour donc au hameau des brouettes qui vit ses derniers instants. Après l'évacuation, la situation des derniers résidents doit être examinée. Le Département s'est engagé à prendre en charge les mineurs. Les majeurs en situation régulière seront conduits vers des centres d'accueil de demandeurs d'asile.
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