Inquiétude dans l'Orne : les sapeurs-pompiers, essentiellement des volontaires, font face à une demande exponentielle d'interventions qui ne relèvent pas de leurs missions. Ils sont appelés une cinquantaine de fois chaque jour pour assister des personnes. 34 % de leurs interventions sont chez des plus de 75 ans. Jeudi 18 octobre 2018, pompiers mais aussi SAMU, Agence régionale de Santé, gendarmes, association d'aides aux personnes ont réfléchi à des pistes de solutions lors des premières Assises du secours à personne, organisées dans l'Orne.
Des appels en hausse exponentielle
Les sapeurs-pompiers de l'Orne effectuent annuellement 18 000 interventions, dont environ 14 000 sur du secours à personne. On compte quotidiennement une cinquantaine de ces assistances. Sauf que les pompiers de l'Orne sont des volontaires, et qu'ils sont contraints de quitter leur travail à chacun de ces appels.
Écoutez les témoignages des capitaines Éric Guais, responsables du centre de secours de Gacé, et Stéphane Bellan, de celui d'Ecouché :
Eric Guais et Stéphane Bellan
34 % des interventions des pompiers de l'Orne chez les plus de 75 ans. - Eric Mas
Une conséquence de la désertification médicale
Parmi les pistes d'évolutions évoquées lors de ces premières " Assises du secours dans l'Orne " : davantage impliquer les ambulanciers privés qui pourraient prendre en charge un millier de ces interventions annuellement, mais aussi impliquer les associations d'aide à domicile (type UNA, ADMR, qui sont au contact des personnes) lorsqu'il s'agit simplement d'aider quelqu'un à se relever (308 interventions en 2017) ou lorsqu'une télé assistance se déclenche pour rien (430 fois en 2017), et pourquoi pas les hôpitaux locaux (pour réduire les temps de transport), les infirmiers, les paramédicaux, voire les polices municipales, en fonction des besoins. Cette situation ornaise " tendue " est exacerbée par la désertification médicale. Le Docteur Raymond Henry, ancien patron du SAMU 61, chargé de mission auprès du Conseil départemental de l'Orne :
Docteur Raymond Henry
Signature de conventions avec les associations de secouristes. - Eric Mas
Les autres pistes
Ces assises ont également évoqué la nécessité d'une meilleure formation de la population aux gestes de premier secours. À l'école, lors du passage du permis de conduire et dans toutes les étapes de la vie, pour arriver à 80 % de la population qui sera formée. La préfète de l'Orne a aussi évoqué la possibilité de facturer les interventions des pompiers sur les situations qui relèvent de l'assurance des particuliers. Autre piste : le regroupement des plates-formes d'appel de secours aux numéros " 18 " et " 15 " pour une meilleure évaluation des appels. Le Colonel Dominique Portenard, Directeur du Service départemental d'Incendie et de Secours de l'Orne :
[Son3]
Premier acte d'une meilleure collaboration entre les différents acteurs de la sécurité dans l'Orne : la signature d'une convention en conclusion de ces premières Assises. Celle-ci autorise désormais les associations de secouristes qui interviennent sur différentes manifestations, à transporter les éventuelles victimes jusqu'à l'hôpital, ce qui n'était pas le cas jusqu'à présent. Ce sont déjà quelques sollicitations de moins à prévoir pour les pompiers…
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