Une cérémonie d'adieu, en présence des principales autorités de la péninsule annexée par la Russie en 2014, doit débuter à 10H00 (07H00 GMT) sur la place centrale de Kertch.
Dans la ville, qui vit au ralenti depuis la tragédie, un important dispositif de sécurité a été mis en place et toutes les artères du centre-ville sont fermées à la circulation. De nombreux habitants convergeaient, fleurs à la main, vers la place ou des couronnes mortuaires en hommage aux 20 victimes ont été déposées.
La cérémonie se poursuivra par une procession vers le nouveau cimetière de cette ville de 150.000 habitants située à l'extrémité orientale de la Crimée, où s'achève le pont récemment construit par Moscou pour relier la Russie à son nouveau territoire.
Près de 48 heures après le massacre, le bilan fourni par les autorités est de 20 morts: 15 élèves du lycée, dont six mineurs, et cinq adultes, des employés ou des professeurs.
Plus de 40 personnes ont également été blessées, dont certaines sont toujours dans un "état très grave" selon la ministre de la Santé, Veronika Skvortsova.
Six d'entre elles ont été transférées à Moscou et sont en soins intensifs pour des blessures causées par une bombe, a annoncé le maire de la capitale russe, Sergueï Sobianine.
Le profil du tueur, Vladislav Rosliakov, commence de son côté à apparaître: des proches ont dressé dans les médias le portrait d'un jeune homme de 18 ans "passionné d'armes", voulant se venger de ses camarades et de ses professeurs.
Son ex-petite amie, interrogée par la chaîne de télévision RT, a expliqué sous couvert d'anonymat qu'il ne faisait plus "confiance aux gens depuis que des personnes dans sa classe avaient commencé à l'humilier parce qu'il n'était pas comme les autres".
Le jeune homme, qui s'est suicidé dans la bibliothèque du lycée, avait méthodiquement préparé son crime. Selon les enquêteurs, il était armé d'un fusil et avait apporté avec lui deux bombes artisanales, dont une qu'il a fait exploser, et de nombreuses munitions.
Des photos diffusées sur internet le montrent portant une tenue similaire à celle d'Eric Harris, l'un des deux auteurs du massacre de Columbine, qui avait fait 13 morts aux Etats-Unis en 1999, tandis que les premières images du collège montrent un établissement dévasté, où les dégâts ressemblent à ceux commis dans une zone de guerre.
"Le résultat de la mondialisation"
Le président russe Vladimir Poutine a lui blâmé "le résultat de la mondialisation" et des "réseaux sociaux et d'internet", qui ont selon lui permis l'importation en Russie du phénomène des tueries de masse en provenance des Etats-Unis.
"Nous ne créons pas le bon contenu pour les jeunes. Cela mène à des tragédies dans ce genre", a-t-il déclaré jeudi lors d'un forum à Sotchi, alors que les autorités russes ont renforcé ces dernières années leur tour de vis sur l'internet.
Le directeur du Comité d'enquête, Alexandre Bastrykine, a annoncé jeudi soir dans un communiqué que l'enquête s'intéresserait aux "conditions psychologiques créées au lycée", ajoutant qu'il faudrait s'assurer que des cours d'éducation patriotique étaient programmés.
Selon le dirigeant de la Crimée, Sergueï Aksionov, Vladislav Rosliakov recevait une bourse d'étude et n'avait jamais fait preuve d'agressivité dans son lycée. Selon lui, il pourrait "ne pas avoir agi seul".
La presse russe s'interroge aussi sur les conditions dans lesquels le jeune homme a obtenu légalement un permis de port d'arme en passant avec succès tous les tests psychologiques, d'après une source des services de sécurité citée par l'agence de presse RIA Novosti.
Des soldats de la Garde nationale ont été déployés autour des bâtiments publics de Crimée, où un deuil de trois jours a été décrété. Mais le collège technique de Kertch devrait rouvrir dès lundi, a assuré jeudi Sergueï Aksionov, disant souhaiter que "la vie continue".
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