Son interrogatoire en audition libre doit commencer à partir de 11H00 dans les locaux de la police anticorruption (Oclciff) à Nanterre, a appris l'AFP auprès de son entourage.
Visé par deux enquêtes préliminaires sur des emplois présumés fictifs d'assistants au Parlement européen et sur ses comptes de campagne de la présidentielle 2017, le dirigeant est au coeur d'une tempête politique après s'être opposé avec virulence aux perquisitions menées mardi chez lui et au siège parisien de LFI dans le cadre de ces deux enquêtes.
Sur des vidéos de l'opération qui ont largement circulé sur internet et dans les médias, M. Mélenchon appelle ses proches à "enfoncer la porte" pour entrer au siège parisien du mouvement où une perquisition est en cours. On le voit également bousculer un représentant du parquet ainsi qu'un policier qui s'interpose.
Edouard Philippe s'est dit "choqué" par "la très grande violence" manifestée selon lui contre les policiers. "Je ne crois pas que nous gagnions quoi que ce soit à remettre en cause l'indépendance de la justice", a insisté le Premier ministre.
Le nouveau ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a condamné "fermement" les violences tandis que la garde des Sceaux, Nicole Belloubet, a dénoncé des scènes "choquantes et inacceptables".
Mercredi, Jean-Luc Mélenchon, qui avait fustigé une "énorme opération de police politique", a assuré mercredi sur BFMTV ne rien regretter de sa vive réaction. Dénonçant de nouveau une "volonté d'intimidation", il a annoncé que son parti allait porter plainte pour violences policières.
Selon LFI, quatre personnes, qui auraient fait "constater des blessures" par des certificats médicaux, vont également porter plainte pour des violences policières commises "sur le lieu de la perquisition".
"Bouc-émissaire"
A l'unisson, les syndicats de police ont dénoncé l'attitude "inacceptable" de M. Mélenchon, Alliance et Alternative Police-CFDT appelant Christophe Castaner à porter plainte tandis que SGP Police-FO réclamait "des excuses publiques" au chef de file de LFI.
"Les policiers ne sont pas respectés par les élus aux prises avec la justice", a déploré le syndicat Unsa-Police, refusant que les forces de l'ordre jouent le rôle de "bouc-émissaire".
M. Mélenchon a concédé mercredi que le ton était "monté", tout en accusant: "Je respecte la justice mais je suis obligé de le dire, nous ne sommes pas dans une procédure normale".
Selon la législation, une perquisition dans le cadre d'une enquête préliminaire n'est possible qu'avec l'accord écrit de l'occupant du domicile ou du représentant légal dans le cas d'une personne morale. Ou, s'il n'est pas d'accord ou bien absent, en présence de deux témoins majeurs qui ne font pas partie des forces de l'ordre mais qui sont désignés par l'officier de police judiciaire.
Selon une source proche du dossier, Manuel Bompard, coordinateur des campagnes de LFI, a bien été contacté au début de la perquisition au siège du parti et a assisté à cette opération --autorisée par un juge des libertés et de la détention (JLD) -- avant qu'elle ne dégénère.
Mardi, M. Bompard avait affirmé avoir été "empêché d'assister à la procédure administrative" et qu'"aucun PV" n'avait été soumis à sa signature.
"Il n'a jamais été question pour nous d'empêcher une quelconque perquisition. Nous voulions au contraire y être présent pour collaborer car nous savons notre probité", a de son côté déclaré à l'AFP le député LFI du Nord Adrien Quatennens.
M. Mélenchon a par ailleurs critiqué le traitement médiatique de l'enquête visant LFI, accusant des journalistes de mettre "de l'huile sur le feu".
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Perquisitions chez Mélenchon qui dénonce une "opération de police politique"
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