M. Mélenchon a assuré ne rien regretter de sa vive réaction, dénonçant de nouveau une "volonté d'intimidation" après avoir fustigé une "énorme opération de police politique". Son parti a annoncé de futures plaintes pour violences policières.
Après ces opérations dont les images ont largement tourné sur les réseaux sociaux, le parquet de Paris a annoncé avoir ouvert une enquête pour "menaces ou actes d'intimidation contre l'autorité judiciaire" et "violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique", confiée à la Brigade de répression de délinquance contre la personne (BRDP) de la police judiciaire parisienne.
Toutefois, il a demandé à être dessaisi de la procédure "dans un souci d'impartialité", des magistrats du parquet de Paris ayant été pris à partie lors des perquisitions.
Visé par deux enquêtes préliminaires sur des emplois présumés fictifs de parlementaires européens et sur ses comptes de campagne de la présidentielle 2017, Jean-Luc Mélenchon a vu arriver mardi tôt magistrats et forces de police à son domicile. Les logements d'anciens assistants d'eurodéputés et les sièges de LFI et du Parti de gauche ont aussi été perquisitionnés.
Des images de ces opérations ont été filmées et diffusées en direct sur Facebook par le leader politique lui-même, mais aussi par des journalistes.
Dans une de ces scènes, M. Mélenchon appelle ses proches à "enfoncer la porte" pour entrer au siège parisien du LFI où une perquisition était en cours. On le voit également bousculer un représentant du parquet ainsi qu'un policier qui s'interpose.
Une attitude "inacceptable", ont dénoncé mercredi des syndicats de police. Alliance et Alternative Police-CFDT ont appelé le nouveau ministre de l'Intérieur Christophe Castaner à porter plainte, tandis que SGP Police-FO a réclamé "des excuses publiques" au chef de file de LFI.
Le chef de la police nationale Éric Morvan a rappelé sur Twitter son "indéfectible soutien (aux) enquêteurs financiers" qui agissent "en application du droit, avec neutralité".
Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a, lui, dénoncé l'attitude "inadmissible" de M. Mélenchon, l'accusant d'avoir "les mêmes arguments que Marine Le Pen" sur la politisation de la justice. Président du groupe Les Républicains (LR) au Sénat, Bruno Retailleau a estimé que M. Mélenchon et les élus de LFI n'étaient "ni au-dessus" des lois ni "au-dessous".
"Extrêmement tendu"
Interrogé par BFMTV, M. Mélenchon a reconnu que le ton était "monté". "Il y a une de mes assistantes qui a été commotionnée, mais je mets ça sur le compte des circonstances qui étaient extrêmement tendues", a-t-il déclaré.
"Je respecte la justice mais je suis obligé de dire, nous ne sommes pas dans une procédure normale", a accusé le chef de file de LFI, selon lequel "la procédure légale n'a pas été respectée, les deux dirigeants du mouvement n'ont pas pu entrer".
"On m'a empêché d'assister à la procédure administrative alors que je suis le responsable légal de la France insoumise, je n'ai pas pu assister aux opérations (...). Aucun PV ne m'a été proposé" pour qu'il soit signé, avait affirmé mardi Manuel Bompard, coordinateur des campagnes de LFI.
Selon la législation, une perquisition dans le cadre d'une enquête préliminaire n'est en principe possible qu'avec l'accord de l'occupant du domicile et la présence du représentant légal dans le cas d'une personne morale.
Toutefois, selon une source proche du dossier, M. Bompard a été contacté au début de la perquisition au siège du parti autorisée par un juge des libertés et de la détention (JLD), et y a assisté avant qu'elle ne dégénère.
M. Bompard a affirmé mercredi sur le site de la revue Regards que quatre personnes avaient fait "constater des blessures qui ont des certificats médicaux", et annoncé que des plaintes seraient déposées pour "des violences des policiers sur le lieu de la perquisition".
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