"Beaucoup de nos concitoyens pensent que c'est chose facile, certains même vont à imaginer que c'est un privilège d'être ministre. C'est un honneur (...) Mais ça n'a rien d'aisé par les temps que nous vivons", a averti le chef de l'Etat en ouvrant le conseil des ministres.
Pour l'occasion, ils étaient tous là - le Premier ministre, les 21 ministres et les 13 secrétaires d'Etat - à se serrer autour de la table du Conseil des ministres dans le salon Murat de l'Elysée, là où ils n'étaient que 22 au début du quinquennat.
Durant une introduction d'un quart d'heure, exceptionnellement filmée et transmise à la presse, Emmanuel Macron leur a résumé les multiples "chantiers" ouverts ou à venir pour "faire de la France une puissance du XXIe siècle".
Mardi soir, lors d'une courte allocution télévisée, il avait déjà affirmé "une volonté d'action plus forte encore". Avec le souhait de tourner la page d'un été et d'une rentrée parasités par l'affaire Benalla et une série de polémiques, qui l'ont fait plonger dans les sondages.
"Après l'intervention d'hier soir, les choses sont claires: on ne lâche rien, on ne se laisse pas distraire", a résumé mercredi Sébastien Lecornu, ministre délégué aux Collectivités territoriales. "Il n'y a pas de changement de politique, parce que personne ne le comprendrait", selon lui.
"Heureusement qu'il n'y a pas de changement de cap. Cela voudrait dire que le cap initial était erroné", a renchéri sur Franceinfo le patron du MoDem François Bayrou, l'un des interlocuteurs privilégiés de l'exécutif sur le remaniement.
"Insignifiant"
Devant les ministres, Emmanuel Macron a énuméré les réformes à venir: "créer une flexisécurité à la française", faire de la France "une nation éducative", fonder une "puissance environnementale du XXIe siècle" avec "des annonces fortes dans la stratégie énergétique". Il a aussi promis une réforme "extrêmement ambitieuse" de l'Etat "dans les prochains mois". "Le tout suppose de savoir nous réformer nous-mêmes", a-t-il conclu. Dès mercredi soir le nouveau gouvernement se réunira en séminaire à Matignon.
Mais les éditorialistes comme l'opposition, de droite et de gauche, ne voient rien changer.
"Un remaniement mais pas de révolution", titre Le Parisien. Le Monde évoque "un remaniement sans éclat pour garder le cap". "Le +second souffle+ attendu (..) se ramène pour l'instant à une haleine de bébé". C'est un tournant en ligne droite", ironise Libération quand L'Opinion évoque une équipe "sans aspérité".
Pour Bruno Retailleau (LR), ce remaniement "insignifiant" "traduit d'abord une présidence essoufflée", dont la politique "ne produit pas de résultats".
Commentant l'allocution du président, Marine Le Pen (RN) n'y a vu "aucune vision politique". "Il n'y a rien, aucune conviction", a-t-elle déclaré sur LCI.
Sans s'apesantir sur le remaniement, les ténors de La France insoumise ont surtout exprimé leur colère au lendemain des perquisitions les ayant visés, en dénonçant une "volonté d'intimidation".
Une première polémique a surgi sur une nouvelle venue au gouvernement, issue du privé: la secrétaire d'État à l'Écologie Emmanuelle Wargon, ancienne cadre de Danone, défendait publiquement l'huile de palme il y a encore quelques mois, une position dénoncée dès mercredi par les écologistes.
Une vidéo la montre en train d'expliquer, lors des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence en juillet, que "l'huile de palme est le meilleur des ingrédients pour les laits infantiles". Emmanuelle Wargon aura pourtant dans sa "feuille de route" à mener le "combat" contre cette huile et se pliera aux objectifs gouvernementaux, a assuré mercredi le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux.
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