Selon une source proche du dossier, ces perquisitions ont été menées par l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions (OCLCIFF) dans le cadre de deux enquêtes préliminaires ouvertes par le parquet de Paris, l'une sur des emplois fictifs présumés au Parlement européen, l'autre sur des comptes de campagne.
Perquisitionné à son domicile parisien, M. Mélenchon a filmé la scène avec son portable avant de poster la vidéo en direct sur Facebook. "Nous sommes perquisitionnés chez tout le monde. La secrétaire générale du groupe à l'Assemblée, mes anciens assistants qui ont vu débouler aussi les flics à 07H00 du matin, on leur prend leurs téléphones, on leur prend leurs ordinateurs. Au siège du Parti de gauche dont je suis membre, au siège du mouvement la France insoumise", a-t-il protesté.
"Voilà le début du nouveau ministre de l'Intérieur (Christophe Castaner) et du ministre de la Justice (Nicole Belloubet), voilà ce qu'ils sont en train de faire dans tout le pays, pour intimider et faire peur. Je vous demande de ne pas avoir peur, et de protester, parce que ce n'est pas de la justice, ça n'est pas de la police", a-t-il ajouté, notant que ces perquisitions avaient lieu le jour du remaniement gouvernemental.
Devant le siège de LFI à Paris, devant lequel il avait rameuté ses supporters, M. Mélenchon a ensuite attaqué le président Emmanuel Macron, "un petit personnage", et la ministre de la Justice Nicole Belloubet.
"Ce que vous êtes en train de faire est une honte", a-t-il lancé en regardent directement dans l'objectif de l'une des nombreuses caméras de télévision présentes.
"C'est un coup de force contre nous parce que c'est destiné à nous faire peur et à m'intimider pour ce qui me concerne, c'est un échec total. C'est eux qui vont avoir peur du retour de bâton", a-t-il enchaîné.
A ses côtés, le député Alexis Corbière, porte-parole de LFI, a dénoncé une "agression politique intolérable". "S'il y a des comptes de campagne qui doivent être observés ce sont ceux de M. Macron", a-t-il dit.
Au même moment, la présidente du Rassemblement national (RN, ex FN), Marine Le Pen, a volé à la rescousse de M. Mélenchon sur Twitter.
Mise en examen dans une affaire similaire d'emplois fictifs au Parlement européen comme plusieurs autres élus RN, elle a estimé que "le but exclusif de ces +enquêtes+" était que "les droits politiques de l'opposition (soient) lourdement bafoués".
"Il y a toujours deux poids deux mesures", a déploré sur BFMTV le député RN Sébastien Chenu en faisant remarquer qu'il n'y avait "pas de poursuite aujourd'hui engagée" à cet égard contre le MoDem, dont trois représentants sont au gouvernement.
Le président du Modem François Bayrou avait démissionné le 21 juin 2017 de son poste de ministre de la Justice après l'ouverture d'une enquête sur des emplois fictifs présumés au Parlement européen.
Dans un communiqué, LFI souligne que l'enquête sur les emplois fictifs du Parlement européen a été ouverte à la suite "d'une dénonciation d'une élue d'extrême droite, Sophie Montel, qui avouait elle-même qu'elle n'était pas sérieuse. Elle parlait en effet d'un +pied de nez+".
"Concernant les comptes de campagne pour l'élection présidentielle de 2017, la commission nationale des comptes de campagne a validé le 13 février 2018 les comptes de Jean-Luc Mélenchon sans aucune irrégularité. Ce n'est pas le cas pour ceux d'Emmanuel Macron pour lequel des irrégularités ont été notées. Afin de prouver publiquement son honnêteté, Jean-Luc Mélenchon a demandé le 8 juin 2018 le réexamen de tous les comptes de campagne", se justifie le mouvement.
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