Ce projet, qui prévoit notamment un déficit public de 2,4% du produit intérieur brut (PIB), sera remis à la Commission européenne avant minuit lundi soir, dernier délai fixé par les règles européennes, a ajouté M. Conte.
Les autorités européennes s'étaient montrées plutôt critiques à l'égard des objectifs du gouvernement populiste italien, déjà rendus publics au début du mois. Le projet du gouvernement italien n'est "pas bon pour le peuple", avait ainsi déclaré le commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici.
Le projet approuvé lundi soir en conseil des ministres contient également les mesures économiques de relance voulues par le gouvernement italien, dont un revenu de citoyenneté, sorte de revenu d'insertion en faveur des plus démunis, qui sera mis en œuvre début 2019, et un assouplissement des conditions de départ à la retraite.
Cette dernière mesure concernera environ 400.000 personnes qui pourront partir à la retraite à l'âge de 62 ans s'ils ont cotisé pendant au moins 38 ans, alors que la loi actuelle prévoit un départ à plus de 65 ans.
L'ensemble de ces mesures de relance représente un coût dont le détail n'a pas été révélé lundi soir, mais qui dépasserait les 21 milliards d'euros, selon les chiffres communiqués par le gouvernement ces derniers jours. Un plan d'investissements de 15 milliards d'euros sur trois ans est également prévu.
"Les couvertures financières sont prévues", a assuré de son côté le ministre des Finances Giovanni Tria lors de cette conférence de presse, à l'issue du conseil des ministres. Selon les médias italiens citant des sources proches de M. Salvini, plus d'un milliard d'euros sera ainsi récupéré sur les aides jusqu'à présent consacrées à l'assistance aux migrants en Italie.
"Nous tiendrons les comptes en ordre et maintiendrons les promesses", a déclaré de son côté le vice-Premier ministre Luigi Di Maio, chef de file du Mouvement Cinq Etoiles (M5S, antisystème), et un des deux poids lourds de la majorité gouvernementale avec M. Salvini.
Ce projet de budget prévoit un déficit à 2,4% en 2019, contre 0,8% pour le précédent gouvernement de centre gauche. Il est programmé à 2,1% en 2020 et 1,8% en 2021.
Le texte a provoqué l'irritation de Bruxelles et de vives tensions sur les marchés, alors que la dette publique italienne est "explosive", selon l'expression de M. Moscovici.
Il s'agit d'un "déficit considéré comme normal dans toutes les démocraties", même s'il n'est pas accepté par les autorités européennes, a assuré lundi soir M. Tria.
Il a réaffirmé son objectif de faire baisser l'endettement total de l'Italie de quatre points de pourcentage en trois ans. A quelque 131% de son PIB, l'Italie affiche le ratio d'endettement le plus élevé de la zone euro après la Grèce.
"On vise la croissance et nous discuterons avec l'Europe", a encore affirmé M. Conte.
En raison des inquiétudes autour du budget, le "spread" - le très surveillé écart entre les taux d'emprunt italien et allemand à dix ans - s'est largement accru ces derniers jours, passant au-dessus du seuil symbolique des 300 points sur le marché secondaire. Lundi, il a terminé la journée à 304 points.
A LIRE AUSSI.
L'Italie prend le risque de se mettre à dos l'UE et les marchés
Dans la zone euro, un timide parfum de réforme
Déficit excessif: le Portugal rejoint le club des pays vertueux
Dette grecque: Athènes prise en étau entre l'Allemagne et le FMI
Déficit public: Macron sous pression pour respecter les règles européennes
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.