Plus d'une dizaine d'autochtones masculins y ont déjà été élus mais, jusqu'à présent, aucune femme issue de ces communautés n'a encore siégé au Congrès des États-Unis.
Les 435 membres de la Chambre des représentants et 35 sièges de sénateurs doivent être renouvelés aux élections de mi-mandat, un scrutin crucial pour le président Donald Trump.
Deb Haaland est issue de la tribu Pueblo of Laguna au Nouveau-Mexique, tout comme Yvette Herrell qui se présente comme elle à la Chambre mais dans une autre circonscription de cet État de l'ouest des États-Unis.
Politiquement, tout les oppose: démocrate, Deb Haaland est une farouche adversaire du président Donald Trump, Mme Herrell le soutient avec ferveur. L'une défend le droit à l'avortement, l'autre se présente comme "une chrétienne conservatrice". La première veut une réforme de l'immigration, la seconde réclame un renforcement des contrôles aux frontières et des expulsions de clandestins...
Avocate, férue d'arts martiaux et homosexuelle assumée, Sharice Davids, qui se présente aussi à la Chambre pour le parti démocrate dans le Kansas, vient compléter cet hétéroclite brelan de dames.
Sept Amérindiens se présentent également au Congrès sur tout le territoire américain, soit deux fois plus qu'en 2016.
La multiplication des candidatures autochtones ne concerne pas seulement le Congrès, mais aussi toutes les élections locales organisées conjointement, comme les gouverneurs (dans 36 Etats et trois territoires), les parlements régionaux, certains chefs d'administrations publiques, etc.
Mark Trahant, rédacteur en chef de l'hebdomadaire spécialisé Indian Country Today, a recensé pas moins de cent candidats amérindiens au total, dont 52 femmes, un record dans les deux cas.
Parmi elles, on trouve Paulette Jordan et Andria Tupola, candidates au poste de gouverneur dans l'Idaho et à Hawaï. Pour les hommes, Kevin Stitt tente sa chance dans l'Oklahoma, seul État actuellement représenté au Congrès par des Amérindiens: Tom Cole et Markwayne Mullin, tous deux républicains.
Effet Trump?
Deb Haaland, qui se définit comme "une femme, et une femme de couleur", assure que l'élection de Donald Trump à la Maison Blanche et sa politique conservatrice depuis deux ans ont joué un rôle dans sa décision de se présenter.
Mais attribuer ce record de candidatures au milliardaire républicain serait la "réponse facile", avertit Christine Marie Sierra, professeur émérite de sciences politiques à l'université du Nouveau-Mexique. "C'est un phénomène plus ancien", qui remonte aux années 1990 qui "ont vu une augmentation du nombre de femmes noires, hispaniques et asiatiques élues".
Certes, "ce scrutin suscite davantage d'intérêt à cause du président et de sa politique, mais ce n'est pas la seule raison", souligne-t-elle.
Aux Etats-Unis, le vote des Amérindiens est traditionnellement beaucoup plus faible que la moyenne, de 5 à 14 points. Pour être élu, un candidat a donc besoin de s'adresser à un électorat bien plus large.
A ce titre, "les femmes de couleur font de bonnes candidates. Elles parlent aux électeurs en tant que femmes, en tant que minorité, en tant que mère qui travaille", relève Mme Sierra.
"Il est essentiel que les peuples autochtones aient une voix qui représente leurs points de vue et leurs valeurs", a déclaré à l'AFP Tom Cole, qui devrait être réélu haut la main dans son fief républicain de l'Oklahoma.
De son côté, Markwayne Mullin affrontera dans sa circonscription un autre membre de sa tribu Cherokee, le démocrate Jason Nichols, à la peine dans les sondages et très critique envers son adversaire qui n'a selon lui de représentant autochtone "que le nom".
"Nous méritons mieux", a-t-il affirmé, accusant M. Mullin d'être "insensible" à l'environnement, à l'accès aux soins et à la violence domestique, des enjeux forts pour les Amérindiens.
Mme Haaland dit être "impatiente" de représenter les siens à Washington. En étant plus nombreux, "nous pourrons rappeler à l'Amérique que nous sommes ici, et que notre identité vaut quelque chose".
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