Cette décision, qui concerne l'archevêque émérite Francisco Jose Cox Huneeus et l'évêque émérite Marco Antonio Ordenes Fernandez, est sans appel, a précisé le Vatican.
Elle remonte à jeudi dernier mais a été annoncée le jour de la visite du président chilien au pape argentin.
"Nous avons une très bonne et très franche discussion avec le pape François. Nous avons discuté de la situation difficile que vit en ce moment l'Eglise au Chili", a déclaré M. Piñera dans une brève déclaration devant la presse, au terme d'un entretien de plus d'une demi-heure.
"Nous avons partagé l'espoir que l'Eglise puisse vivre une vraie renaissance et récupérer la tendresse et la proximité du peuple de Dieu", a-t-il ajouté.
L'Eglise catholique chilienne est en pleine tourmente depuis la visite du pape François en janvier et la multiplication des enquêtes judiciaires - actuellement au nombre de 119 - pour agressions sexuelles présumées sur des mineurs et des adultes depuis les années 1960.
Ce n'est pas la première fois que le pape François défroque ainsi des ecclésiastiques chiliens. Fin septembre, il avait rendu à l'état laïc le prêtre Fernando Karadima, accusé d'abus sexuels multiples sur des mineurs, et au centre du scandale que traverse l'Eglise chilienne. Le Vatican avait alors évoqué une "décision exceptionnelle" en raison des crimes graves commis par ce prélat.
Mais si le pape François a accepté plusieurs démissions d'évêques chiliens, c'est la première fois qu'il en rend deux à l'état laïc.
Au cours d'un voyage au Chili en janvier, le pape François avait défendu avec force l'évêque chilien Juan Barros, soupçonné d'avoir tu les crimes de Fernando Karadima, se déclarant persuadé de son innocence et demandant aux victimes présumées des preuves de culpabilité.
Il avait ensuite présenté des excuses puis dépêché au Chili Mgr Charles Scicluna, l'archevêque de Malte chargé d'enquêter sur les cas de pédophilie chez les prêtres, afin de s'entretenir avec les victimes.
En mai, il avait invité à Rome certaines d'entre elles et avait convoqué l'ensemble des évêques chiliens. Ces derniers avaient présenté leur démission en bloc après la rencontre. Le pape a depuis accepté sept de ces démissions, dont celle de Mgr Barros et de plusieurs évêques directement soupçonnés d'agressions sexuelles.
Le chef d'Etat chilien a entamé une tournée européenne le 5 octobre qui l'a conduit en France, Espagne, Allemagne et Belgique avant le Vatican samedi. Il s'agit du premier déplacement en Europe de M. Pinera depuis qu'il a prêté serment en mars.
Fin juillet, il s'était montré critique envers les agissements de l'Eglise jugeant que les autorités catholiques chiliennes "auraient pu et auraient dû" éviter de nombreux abus contre des enfants.
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