Le Prix Bayeux Calvados des correspondants de guerre a rendu hommage aux journalistes décédés dans l'exercice de leur fonction, ce jeudi 11 octobre 2018, à Bayeux (Calvados). Une stèle a été inaugurée en présence de Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières.
Plus de 50 journalistes tués en 2018
L'émotion était vive au Mémorial des reporters. Sous la pluie, près de 200 personnes, journalistes, collégiens et lycéens ou simples curieux, ont assisté à cette inauguration, et écouté des témoignages poignants. Témoignages de proches de journalistes, décédés cette année dans l'exercice de leur fonction.
En 2018, déjà plus de 50 journalistes ont perdu la vie sur le terrain, dans le monde. Un nombre qui dépasse déjà le bilan de l'année 2017, meurtrier aussi. Constat dressé par Reporters sans frontières. Certains, victimes collatérales d'un contexte meurtrier, comme un bombardement. D'autres, visés au motif que leurs enquêtes dérangeaient les intérêts d'autorités politiques.
Au 1er octobre 2018, le nombre de journalistes tués dépasse déjà le bilan de l'année 2017 #PBCN2018https://t.co/GvLpgOoNW7 pic.twitter.com/KUKm7FsYVI
— RSF (@RSF_inter) 11 octobre 2018
C'est le cas de Daphné Caruana Galizia, journaliste maltaise. Elle enquêtait sur un scandale de corruption éclaboussant la classe politique de son pays. Elle a été assassiné le 16 octobre 2017, par une bombe placée dans sa voiture. "Nous traversons un climat de crise. Qui aurait pu imaginer un tel acte ignoble, à l'intérieur des frontières de l'Europe ?", se lamente Christophe Deloire, secrétaire général de RSF.
La famille de Daphné Caruana Galizia s'est exprimée, dans un discours rempli d'émotion, et d'indignation. - Simon Abraham
Les proches de Daphné Caruana Galizia, sa sœur Corinne notamment, étaient présents à Bayeux. "Inscrire le nom de Daphné sur la pierre fait enrager les tyrans qui l'ont assassinée, qui espèrent que cette journaliste tombe dans l'oubli", lance-t-elle au micro, émue de l'hommage rendu.
Les familles dévoilent la stèle 2018 des reporters morts pour avoir fait leur métier. #PBCN2018 pic.twitter.com/sSmhabQugb
— RSF (@RSF_inter) 11 octobre 2018
Un hommage auquel ont aussi eu droit la dizaine de journalistes afghans tués à Kaboul dans des attentats cette année. Mais aussi Shan Marai, chef photographe de l'AFP du bureau de Kaboul, tué dans un attentat-suicide. "Il y a clairement une dégradation des conditions de travail pour les journalistes dans le monde, enchérit Christophe Deloire. Dans un lieu comme Bayeux, nous leur rendons hommage, et plus encore, nous donnons corps à leur idéal. Nous devons nous battre pour éviter que nos démocraties basculent dans d'autres formes de régimes. Car, aujourd'hui, leur nombre diminue. Le cas du meurtre de Daphné doit sonner comme une alarme extrêmement forte."
Christophe Deloire (RSF) : "défendre nos démocraties"
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.