C'est une désillusion de plus pour les élus de la Manche. Le plan pénitentiaire présenté mardi 9 octobre 2018 par le ministère de la Justice ne comporte pas de nouvelle maison d'arrêt dans le département. Le gouvernement justifie cette décision par la réduction attendue du nombre de détenus, moins 8 000 en France dans les années à venir, comme l'avait évoqué la ministre Nicole Belloubet lors de sa visite dans l'Orne.
Le précédent gouvernement avait pourtant annoncé la construction d'un établissement neuf de 200 places sur la zone de Bénécère, à Cherbourg-en-Cotentin (Manche), en février 2017. Une décision décriée à l'époque par les élus de Coutances et Saint-Lô, également candidats pour une nouvelle prison, qui la voyaient comme "un cadeau de départ de Bernard Cazeneuve", premier ministre à l'époque. D'autant que l'équipe de François Hollande avait déjà annulé un précédent projet de maison d'arrêt… à Saint-Lô.
"Un nouveau désaveu"
Selon la députée LREM du Nord-Cotentin, Sonia Krimi, des investissements supplémentaires seront néanmoins engagés pour rénover les locaux de l'actuelle maison d'arrêt cherbourgeoise, en centre-ville, où des travaux ont débuté ce mois-ci. Pas de quoi convaincre le maire PS, Benoît Arrivé, pour qui les deux sujets sont déconnectés. "Cet investissement ne viendra pas résoudre la question des conditions de vie des détenus et celle des conditions de travail du personnel pénitentiaire qui était lui aussi dans l'attente de cette nouvelle prison" commente-t-il, interrogé par nos confrères de La Manche Libre. Pour le maire, "c'est un nouveau désaveu" après l'abandon de la filière hydrolienne. David Margueritte, chef de file de l'opposition à Cherbourg, estime que "l'État ne respecte pas la parole donnée et c'est une fois encore la Manche qui est sacrifiée".
Le projet de nouvelle prison dans l'agglomération de Caen est en revanche maintenu. La construction doit démarrer en 2019, pour une mise en service en 2022. Cet établissement de 550 places situé à Ifs comprendra un quartier de préparation à la sortie de 90 places, désormais baptisé "structure d'accompagnement vers la sortie" (SAS).
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