La CGT, Force ouvrière, Solidaires, l'Unef, la FIDL et l'UNL sont derrière cet appel interprofessionnel, lancé fin août.
"Un constat s'impose et se renforce, écrivent-elles, celui d'une politique idéologique visant à la destruction du modèle social". Pour ces organisations, "cette politique, ainsi que les mesures encore récemment annoncées par le gouvernement, relèvent d'une logique d'individualisation mettant à mal la solidarité et la justice sociale", "fragilisant une fois de plus les plus faibles, les précaires et les plus démunis".
Contrairement aux fois précédentes, il n'y avait pas de perturbations dans les transports en commun, avec un impact "quasi nul" du côté de la SNCF et un trafic "normal" à la RATP.
Philippe Martinez, le numéro un de la CGT, et Pascal Pavageau, son homologue de FO, vont marcher côte à côte à Paris, comme le 28 juin, une journée qui avait peu mobilisé. Il s'agissait déjà de défendre "le modèle social et républicain", avec à Paris 15.000 manifestants selon les syndicats, 2.900 selon la police.
Cette fois, les syndicats restent prudents quant à l'ampleur du mouvement. Philippe Martinez reconnaît que "ce n'est pas facile de mobiliser" et souligne que "la capacité à se mobiliser ne se mesure pas seulement au nombre de manifestants dans la rue". Même prudence du côté de FO, Pascal Pavageau n'attendant "rien du tout en termes de nombre" mais "un mouvement significatif". Le numéro un de FO a également dénoncé la "vision sans valeur républicaine" d'Emmanuel Macron.
Toutefois, les syndicats espèrent d'autres mobilisations, afin de peser sur les négociations ou réformes sociales en préparation, comme celles des retraites ou de l'assurance chômage. Mais ils se gardent d'évoquer une nouvelle date.
'Utilité du syndicalisme'
Les jeunes (Fidl, UNL, Unef) battront aussi le pavé pour protester contre le fait que des lycéens "soient laissés sur le banc de touche à cause de la sélection Parcoursup", se retrouvant "sans solution d'inscription".
Cette date du 9 octobre avait préalablement été choisie par des organisations de retraités pour protester contre la revalorisation de leurs pensions, jugée trop faible, une mesure qui touchera des personnes déjà mises à contribution l'année dernière avec l'augmentation de la CSG. Des retraités défileront donc mardi.
Près d'une centaine de manifestations sont prévues en France, dès le matin, à Lyon notamment, Nice, Marseille, Tours, Rennes ou à Bayonne. A Paris, le cortège partira à 14H00 de Montparnasse, en direction de la porte d'Italie.
De nouveau, les syndicats montrent leur division, la FSU, traditionnelle alliée de la CGT, n'appelant pas à manifester, pas plus que la CFDT, la CFE-CGC ou la CFTC.
"Le côté +on se réunit fin août et on fait une mobilisation (en) octobre contre la politique du gouvernement+, ce n'est pas notre conception de l'utilité du syndicalisme et de son efficacité", a taclé début septembre Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, tout en se montrant particulièrement critique envers la "logique budgétaire" de la politique du gouvernement.
La division s'explique aussi par les élections professionnelles de la fin de l'année dans la fonction publique, où la CFDT espère ravir la première place à la CGT, un exploit déjà atteint dans le privé en 2017.
Au sein de la fonction publique, la FSU et la Fédération autonome se sont jointes à l'appel, notamment pour le dégel du point d'indice, qui sert de base au calcul des salaires, ou encore pour la défense des missions publiques.
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