Inspirés par les comédies de Jacques Tati et Pierre Etaix, les deux multi-instrumentistes Walter Louriero et Philippe Guitton de la Cie Dulciné ont conçu un spectacle unique. Un travail de précision au service du rire dont Alexis Mallet, président de la Cie caennaise Dulciné nous parle.
Comment est née la compagnie ?
"La compagnie est née fin 2015 dans le but de concevoir des cinés concerts. Je suis moi-même impliqué dans l'industrie cinématographique, chargé de la diffusion des films en salle mais c'est aussi un intérêt personnel et une véritable passion. J'ai aussi réalisé des courts-métrages et des documentaires, et dans le cadre de la réalisation d'un documentaire en 2013 pour l'émission Libre court sur France 3, j'ai travaillé pour la première fois avec un bruiteur de cinéma. Il avait recours à tout un tas d'objets complètement hétéroclites pour bruiter les films. Cela m'a donné l'idée de faire des cinés concerts : et si on faisait du bruitage en direct sur scène ? C'est ainsi qu'est née la compagnie."
Qui sont Walter Loureiro et Philippe Guitton, les musiciens de ce spectacle ?
"Walter est un multi-instrumentiste qui joue depuis une vingtaine d'années dans divers groupes en Normandie. Je suis allé vers lui car il avait le profil que je recherchais : il aime en effet les vieux instruments, il les répare, les bricole et en joue. C'est aussi quelqu'un de très ouvert à l'expérimentation, or cet état d'esprit est indispensable à l'art du bruitage. Walter et Philippe se connaissent depuis toujours. Philippe est percussionniste, il fabrique également ses instruments. C'est la personne parfaite pour imiter le bruit d'un train en frottant une brosse sur un carton ou donner un coup de masse dans un annuaire pour simuler un coup de hachoir dans un rôti !"
Comment réalise-t-on un ciné bruitage ?
"C'est un long travail ! Les musiciens doivent connaître les films par cœur, plan par plan. Il ne faut pas forcément tout bruiter mais mettre l'accent sur ce qui sert la narration. Ensuite c'est de la recherche. Ils se sont inspirés de la partition originale pour créer une nouvelle partition en la saupoudrant de clin d'œil cinématographique. Par exemple quelques notes des 'Dents de la mer' ou de 'Rocky' ponctuent certaines scènes. Les bruitages peuvent être réalistes ou décalés, un peu comme dans un dessin animé. Il n'y a pas vraiment de partition écrite. Walter et Philippe ont tout dans la tête. Le plus gros défi c'est la synchronisation parfaite avec l'image. Nous travaillons sur des comédies où le rythme est l'élément moteur. Walter et Philippe jouent du violon, banjo, orgue, percussions, accordéon. Le plus insolite c'est peut-être une guitare jouet pour enfant que Philippe a branché sur un ampli pour en jouer comme une guitare électrique rock."
Comment avez-vous sélectionné les courts-métrages ? Sur quel critère ?
"J'adore le cinéma burlesque et la comédie. Je suis parti sur des courts-métrages de Jacques Tati, 'Soigne ton gauche' et 'L'école des facteurs' et de Pierre Etaix, 'Heureux anniversaire' et 'Rupture'. Outre l'aspect comique de leurs films, c'est leur universalité que j'apprécie. Tout le monde peut les comprendre car il n'y a pas de dialogue et donc pas de barrière de langue : il s'agit d'un pur langage visuel et pour travailler le son sur ce support est idéal car c'est presque une carte blanche."
Pratique. Vendredi 12 octobre 2018 à 20 heures au théâtre en Seine à Duclair. 12 à 15€. theatrededuclair.fr
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.