La campagne a pris fin officiellement jeudi soir, avec le dernier débat entre les candidats, mais les prétendants à la fonction suprême continuaient d'occuper le terrain, notamment sur les réseaux sociaux.
"Ne vous décidez pas sur la base des rumeurs, des fausses informations. (...) Faites votre choix sur la base des propositions, pour celui qui est du côté du travailleur brésilien", a lancé sur Twitter le candidat de gauche, Fernando Haddad.
Le candidat du Parti des travailleurs (PT) de l'ex-président Lula a revu son agenda à la dernière minute pour participer samedi matin à une "marche pour la victoire" à Feira de Santana, dans l'Etat de Bahia (nord-est). Si les candidats ne peuvent plus organiser de meeting, ils peuvent toutefois apparaître en public.
Les Etats pauvres du Nord-est, fief traditionnel du PT, avaient été courtisés vendredi par le candidat d'extrême droite. Privé de campagne dans la rue depuis un attentat le 6 septembre qui a failli lui coûter la vie, il a accordé deux entretiens à des radios du Pernambouc, dont Lula est originaire.
Samedi matin, Jair Bolsonaro est revenu sur son thème de campagne de prédilection, la sécurité. "Aujourd'hui, le criminel pense qu'il a raison de comettre ce qu'il comet car il y en a qui lui trouve des excuses. (...) La société a besoin d'une réponse (en matière de sécurité). Nous la donnerons !", a-t-il déclaré sur Facebook.
Les partisans du candidat d'extrême droite ont appelé à un rassemblement samedi à la mi-journée devant le parlement de Brasilia, et espèrent en faire une démonstration de force.
D'autres manifestations pro ou anti-Bolsonaro étaient prévues dans la journée. Le week-end dernier, la mobilisation massive de dizaines de milliers de femmes contre le candidat d'extrême droite n'avait pas eu les effets escomptés : tout au long de la semaine, l'ex-capitaine de l'armée n'a cessé de grimper dans les sondages.
La dernière enquête d'opinion de l'institut Datafolha le crédite de 35% des intentions de vote, 13 points devant son principal rival, Fernando Haddad, qui a remplacé au pied levé l'ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, incarcéré et inéligible.
Les deux favoris devancent largement le troisième candidat, Ciro Gomes (centre gauche), qui stagne à 11%.
Datafolha doit encore publier samedi un dernier sondage, qui confirmera ou non cette tendance à la veille du scrutin.
La progression de M. Bolsonaro lors de la dernière ligne droite est si fulgurante que certains analystes n'excluent pas qu'il puisse l'emporter dès le premier tour, comme il en a lui-même la conviction.
Anniversaire
Du fond de sa cellule de Curitiba (sud), l'ex-président Lula a lancé un appel à "son cher peuple brésilien", dans un message diffusé sur son site.
"Le 6 octobre c'est mon anniversaire officiel (dans l'état-civil, Lula étant en réalité né le 27, ndlr). J'espère recevoir en cadeau le 7 octobre le vote du peuple brésilien et Haddad comme président", a écrit la figure iconique de la gauche brésilienne.
Le PT a gouverné le Brésil de 2003 à 2016, un règne de 13 ans qui a pris fin brutalement avec la destitution de Dilma Rousseff, la dauphine de Lula.
Le parti s'est assuré un grand réservoir d'électeurs grâce à d'ambitieux programmes sociaux qui ont permis à près de 30 millions de Brésiliens de sortir de la misère.
Mais la poussée de Jair Bolsonaro dans les sondages est aussi due à un fort sentiment anti-PT d'une partie de la population qui juge la formation de gauche responsable de tous les maux du pays, de la crise économique qui a fait près de 13 millions de chômeurs aux graves problèmes d'insécurité.
Ciro Gomes et le candidat du centre droit Geraldo Alckmin, en 4e position dans les sondages, ont appelé à des rassemblements samedi, espérant une mobilisation de la dernière heure de l'électorat centriste.
Dans un pays si divisé et une ambiance tendue, les autorités brésiliennes ont prévu des mesures de sécurité exceptionnelles, avec 280.000 hommes mobilisés dimanche pour le premier tour dans les 83.000 bureaux de vote.
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