Plus de 1.000 personnes restent présumées disparues à Palu, ville de 350.000 habitants sur la côte ouest de l'île. Les espoirs de retrouver des survivants s'évanouissent mais les autorités n'ont pas encore officiellement suspendu les recherches.
Les sauveteurs craignent que de nombreux corps en décomposition soient toujours sous les décombres à Petobo et Balaroa, deux quartiers de Palu qui ont été pratiquement rayés de la carte.
"La plupart des corps que nous avons retrouvés ne sont pas intacts et cela présente un danger pour les sauveteurs. Nous devons faire très attention à éviter toute contamination", explique Yusuf Latif, porte-parole de l'agence nationale de recherche et de secours, interrogé par l'AFP depuis Palu. "Nos équipes sont vaccinées mais nous devons être extrêmement prudents".
Le ministre de la Sécurité, le général Wiranto, qui n'a qu'un patronyme comme nombre d'Indonésiens, a déclaré que les zones les plus touchées devront être transformées en cimetière collectif et sanctuarisées.
"Nous devons prendre une décision sur le moment où les recherches pour les personnes mortes vont cesser. Puis nous devrons décider quand la zone sera déclarée cimetière collectif", a-t-il dit à des journalistes vendredi soir.
Dans le vaste complexe résidentiel gouvernemental de Balaroa, où les bâtiments ont été rasés et la terre s'est un temps "liquéfiée", des soldats munis de masques grimpent sur des décombres formant une montagne de boue, de briques et de ciment.
"Il n'y a aucun survivant ici. Nous trouvons juste des corps, chaque jour", explique le sergent Syafaruddin, debout près des ruines d'une école islamique où ses hommes viennent de retrouver les têtes de deux adultes et d'un enfant.
D'autres sauveteurs scrutent les images de la sécurité de l'hôtel Roa-Roa réduit en miettes, pour tenter de deviner où pourraient être enterrés des clients.
Des milliers de survivants continuent de quitter Palu, où les hôpitaux sont débordés et manquent de tout, pour se diriger vers les villes voisines. Une ONG médicale, Project HOPE, explique que deux seulement de ses 82 employés à Palu ont pu se présenter depuis le séisme.
"Nous ne connaissons pas encore le sort des médecins, infirmières et techniciens qui travaillent d'habitude dans l'établissement", selon un communiqué de l'ONG.
Quatre bébés sont nés dans un hôpital flottant géré par la marine indonésienne et amarré à Palu, ont rapporté des médias locaux.
Le calvaire de Palu
Des survivants ont pillé des magasins pour s'emparer de vivres. Après les avoir toléré initialement, la police arrête à présent les pilleurs et a prévenu qu'elle tirerait sur ceux qui seraient pris à voler.
Samedi, des centaines de personnes se sont précipitées pour faire la queue à l'arrivée d'un camion transportant des bouteilles de gaz pour faire la cuisine. Un supermarché qui avait ouvert ses portes a refusé d'accueillir les gens à l'intérieur, leur livrant des marchandises sur le seuil sous le regard de soldats armés.
Un convoi de 500 camions chargés de nourriture et de denrées de base était en route pour Palu, a déclaré samedi dans la ville en ruines le ministre de l'Agriculture Amran Sulaiman. "Le calvaire de Palu nous touche tous et voilà pourquoi chacun essaie de fournir de l'aide", a-t-il déclaré.
L'ONU a déclaré vendredi être en quête de 50,5 millions de dollars pour mettre en oeuvre un plan d'"activités de secours immédiat" élaboré avec les autorités indonésiennes.
Il s'agit selon l'ONU de venir en aide à 191.000 personnes au cours des trois prochains mois. La double catastrophe a provoqué des dégâts à 65.000 habitations, dont 10.000 ont été complètement détruites par le tsunami et 15.000 endommagées par le séisme.
Après de longues journées d'attente, l'aide internationale commencer à arriver sur la zone du désastre. Son acheminement est difficile car le petit aéroport de Palu ne peut encore accueillir qu'un nombre limité de vols.
Oxfam a envoyé des unités de traitement de l'eau et des équipes de sauveteurs suisses fournissent de l'eau potable et des abris d'urgence, selon des communiqués samedi.
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