La ministre de la Justice était en visite en Corse pour assister notamment à la septième réunion de l'instance de coordination judiciaire pour la Corse, créée en 2012 pour mieux lutter contre la criminalité organisée (règlements de compte, terrorisme, criminalité financière).
Elle rassemble les procureurs d'Ajaccio, Bastia et Marseille, les procureurs généraux de Bastia et Aix-en-Provence ainsi que des magistrats de la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille, compétente en matière de grande criminalité organisée.
"Ce que nous constatons c'est que cette action coordonnée a permis une diminution manifeste des règlements de compte et d'autres éléments liés à la criminalité organisée", s'est félicitée la ministre de la Justice.
"On voit bien que cette stratégie de lutte coordonnée est efficace. Ça suppose tout de même beaucoup de vigilance pour maintenir des réactions très puissantes en terme judiciaire notamment contre la criminalité en matière économique et financière qui est le point transversal à l'ensemble des types de criminalités", a-t-elle ajouté.
Selon des chiffres officiels communiqués à l'AFP, il y a eu 11 assassinats ou tentatives d'assassinats (ATA) en 2017 en Haute-Corse dont deux ont été considérés comme des règlements de compte (RdC). Au premier trimestre 2018, on en compte trois dont aucun considéré comme RdC. En comparaison, en 2012, 20 ATA avaient été enregistrés dont 14 RdC, l'une des années les plus sanglantes en matière de grand banditisme en Corse.
Ce chiffre a décru chaque année avec 15 ATA en 2013, 13 en 2014 et six en 2015. Il s'est remis à augmenter en 2016 avec dix ATA et 11 en 2017.
En Corse-du-Sud, dix ATA ont eu lieu en 2017 dont cinq RdC. En 2018, au 15 septembre, 12 ATA ont déjà été dénombrés dont quatre RdC ou des tentatives de RdC.
L'assassinat en août dernier, vraisemblablement "par erreur" d'un retraité à Bastellica, confondu avec une personne proche du grand banditisme et la tentative d'assassinat le 13 septembre contre Guy Orsoni à Ajaccio suscitent néanmoins des "inquiétudes" quant à une possible reprise de ces assassinats ciblés, a indiqué à l'AFP une source judiciaire.
La ministre, qui s'est ensuite rendue au centre pénitentiaire de Casabianda (Haute-Corse), seule prison ouverte de France, a également annoncé qu'il n'y aurait pas de "construction d'un nouvel établissement" pénitentiaire à Ajaccio, seulement des rénovations de l'actuelle prison régulièrement dénoncée pour sa vétusté.
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