Détenu à la maison d'arrêt de la capitale alsacienne, le suspect qui s'est muré dans le silence depuis son arrestation, est arrivé au tribunal à 08H30 à bord d'un fourgon de l'administration pénitentiaire.
Jean-Marc Reiser devait être entendu à partir de 09H00 par la juge d'instruction, Eliette Roux, assisté de son avocat, Me Francis Metzger, la première audition depuis sa mise en examen mi-septembre.
"Il va parler mais est-ce qu'il va répondre à toutes les questions qui lui sont posées, ça c'est un autre débat", a déclaré son avocat, assurant que son client allait "se défendre puisqu'il dit depuis le départ qu'il n'est pas concerné par la disparition de Sophie Le Tan".
Aux abords du tribunal, une trentaine de personnes participaient dans la matinée à un "rassemblement citoyen", après l'organisation ces dernières semaines de plusieurs "battues citoyennes" dans la région de Strasbourg ainsi que d'une marche solidaire.
Certaines arboraient des banderoles demandant la "vérité pour Sophie" et des t-shirts blancs barrés de cette inscription: "On lâche rien".
Également présent, le père de Sophie Le Tan, Tri Le Tan, a fait lire un message par un interprète: "Nous espérons que la lumière soit faite et que le coupable soit puni. Nous appelons les personnes responsables et les personnes qui aiment la justice à faire en sorte que ce drame soit bien élucidé. Nous aimerions trouver la vérité puisque depuis un mois, le silence est presque total".
"Une fille joyeuse"
"C'est important d'être là pour soutenir la famille, ce sont des gens discrets. On essaye d'être proche et de les soutenir. On attend que le suspect se mette à parler", a expliqué Thai An, un ami de Sophie, "une fille joyeuse, qui aimait sa famille".
Sophie Le Tan n'a plus donné signe de vie depuis le 7 septembre. Elle devait visiter ce jour-là un appartement à Schiltigheim, dans la banlieue de Strasbourg.
Une semaine plus tard, le 15 septembre, les enquêteurs avaient arrêté Jean-Marc Reiser, retrouvant à son domicile de Schiltigheim des traces de sang laissées malgré un nettoyage récent. Dans ces traces, ils avaient mis en évidence un ADN correspondant à celui de Sophie Le Tan.
Deux jours plus tard, Jean-Marc Reiser avait été mis en examen pour assassinat, enlèvement et séquestration.
L'homme, au lourd passé judiciaire, avait notamment été condamné en 2001 par la cour d'assises du Doubs à 15 ans de réclusion pour des viols commis en 1995 et 1996, peine confirmée ensuite par la cour d'assises d'appel de Côte d'Or en 2003.
Jean-Marc Reiser avait aussi été acquitté en 2001 par la cour d'assises du Bas-Rhin dans une autre affaire, la disparition d'une jeune femme de 23 ans, en 1987, dont le corps n'a jamais été retrouvé.
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