C'est le Premier ministre Edouard Philippe qui va assurer l'intérim du ministre de l'Intérieur, parti à la reconquête de Lyon, "dans l'attente de la nomination de son successeur" place Beauvau, a annoncé l'Elysée peu après minuit.
Le Conseil des ministres, mercredi à partir de 10h00, se déroulera "avec le gouvernement ainsi constitué", a ajouté la présidence. En conséquence, et signe de la crise qui agite le plus haut sommet de l'Etat, le Premier ministre a annulé son déplacement en Afrique du Sud prévu jeudi et vendredi.
La passation de pouvoir avec Gérard Collomb aura lieu mercredi à 9h15. Avant son départ, ce dernier a félicité dans un tweet la police judiciaire pour l'arrestation dans la nuit du braqueur récidiviste Redoine Faïd.
La rupture est ainsi définitivement consommée entre le chef de l'Etat et M. Collomb, soutien de la première heure et longtemps considéré comme un "fidèle parmi les fidèles".
Le N.2 du gouvernement avait remis mardi après-midi sa démission pour la deuxième fois en 48 heures afin de reprendre la mairie de la capitale des Gaules, qu'il a dirigée pendant seize ans avant de devenir ministre en 2017.
Troisième ministre
"Si un successeur est trouvé dans la nuit (...), je lui aurais passé les pouvoirs au ministère de l'Intérieur et oui je pourrai revenir à Lyon", avait-il déclaré mardi soir au quotidien régional Le Progrès.
L'actuel maire de Lyon Georges Képénékian a confirmé au Figaro qu'il lui rendrait les clefs de la ville. De source proche, il a envoyé sa lettre de démission au préfet du Rhône mardi soir.
Un vote du conseil municipal suffira désormais pour que M. Collomb reprenne son siège de maire.
Le départ de ce poids lourd du dispositif macronien a plongé le pouvoir, déjà fragilisé par une rentrée difficile, dans une nouvelle crise.
A peine rentré de son voyage aux Antilles, Emmanuel Macron perd son troisième ministre d'État depuis son arrivée, après la démission de François Bayrou en juin 2017 et celle de Nicolas Hulot en septembre.
Lundi, M. Macron avait refusé la démission de l'ancien maire PS de Lyon. Mais le "premier flic de France", 71 ans, a continué le bras de fer en maintenant sa décision. L'opposition s'est aussitôt déchaînée en fustigeant le "cirque" et le "grand-guignol" régnant au sein de la macronie.
Titanic
"Le Titanic s'enfonce de plus en plus vite et l'orchestre a arrêté de jouer", a ironisé le député LR Eric Ciotti sur RTL mercredi matin.
La nomination provisoire d'Edouard Philippe à l'Intérieur souligne la difficulté pour l'exécutif de trouver un remplaçant à Gérard Collomb à ce poste stratégique.
Le ministre du Budget Gérald Darmanin, le secrétaire d'État aux Relations avec le Parlement Christophe Castaner, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux ou encore l'ancien patron de la police nationale Frédéric Péchenard sont cités comme successeurs potentiels.
Des six principaux ministres dans l'ordre protocolaire en place au début du mandat d'Emmanuel Macron, il ne reste aujourd'hui plus que Jean-Yves Le Drian, aux Affaires étrangères, dont le nom circule également pour prendre le relais de M. Collomb.
"Pour remplacer le numéro 2 du gouvernement, il faut une stature avec si possible un ancrage territorial", indique une source gouvernementale.
A ce ministère "on a besoin de quelqu'un avec de la solidité, de l'expérience, de l'énergie", a estimé l'ancien ministre de l'Intérieur Manuel Valls, candidat à la mairie de Barcelone.
Comme pour les remplacements en septembre du ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot et de la ministre des Sports Laura Flessel, M. Macron devrait se contenter d'"un remaniement poste pour poste", selon une source parlementaire.
Les tensions entre Emmanuel Macron et Gérard Collomb n'ont cessé de s'intensifier depuis l'affaire Benalla en juillet. Début septembre, le ministre avait surpris en pointant "le manque d'humilité de l'exécutif".
A LIRE AUSSI.
Macron réunit son Conseil des ministres, en pleine crise Collomb
Macron finit par accepter la démission de Collomb
Déterminé à partir, Collomb tient tête à Macron
Gérard Collomb, hémisphère droit de la "macronie"
Philippe s'explique sur la rentrée avant son duel avec Wauquiez
- affaire benalla
- Afrique du Sud
- annoncé l'elysée
- Antilles
- Barcelone
- beauvau
- benalla
- besoin de quelqu
- bras de fer
- Christophe Castaner
- déplacement en afrique du sud
- edouard philippe
- Emmanuel Macron
- Éric ciotti
- france
- françois bayrou
- frédéric péchenard
- gérald darmanin
- gérard collomb
- jean-yves le drian
- Lyon
- Manuel Valls
- ministre de la transition Écologique
- ministre du budget
- nicolas hulot
- ordre protocolaire
- porte-parole du gouvernement benjamin griveaux
- poste stratégique
- rhône
- sommet de l'état
- successeurs potentiels
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.