Trois personnes ont été placées en garde à vue à l'issue de l'opération, notamment pour détention illégale d'arme à feu, selon une source proche du dossier.
A 6H00, le siège de l'association chiite "Centre Zahra France" et les domiciles de ses principaux dirigeants à Grande-Synthe (Nord) ont fait l'objet de perquisitions administratives, mobilisant 200 policiers, dont des agents du Raid et de la BRI, selon la préfecture du nord.
L'opération a été lancée à la suite du "soutien marqué" à "plusieurs organisations terroristes" des dirigeants de l'association, dont les avoirs ont été gelés, selon un arrêté publié mardi au Journal officiel.
Les ministères de l'Intérieur ainsi que de l'Économie et des Finances ont également pris une mesure similaire, dans un arrêté séparé, à l'encontre de la Direction de la Sécurité intérieure du Ministère du Renseignement iranien et de deux ressortissants iraniens, dont l'un est soupçonné d'être impliqué dans le projet d'attentat à Villepinte en juin contre un rassemblement d'un groupe d'opposition iranienne en France, les Moudjahidine du peuple (MEK).
"Une tentative d'attentat a été déjouée à Villepinte le 30 juin dernier. Cet acte d'une extrême gravité envisagé sur notre territoire ne pouvait rester sans réponse", déclarent conjointement dans un communiqué Beauvau, le quai d'Orsay et Bercy.
Le 2 juillet, le parquet fédéral belge avait annoncé avoir mis en échec un projet d'attentat à la bombe qui aurait dû frapper, l'avant-veille à Villepinte en région parisienne, le grand rassemblement annuel des Moudjahidine du peuple iranien (MEK). Dans cette affaire à forte résonance diplomatique, l'enquête est menée par la Belgique en coopération avec les autorités judiciaires françaises et allemandes.
Soutien au Hezbollah
A Grande-Synthe, le centre Zahra héberge plusieurs associations parmi lesquelles le Parti antisioniste, la Fédération chiite de France ou France Marianne Télé, soupçonnées de légitimer le jihad et de faire l'apologie de mouvements comme le Hamas palestinien ou le Hezbollah libanais, soutenus par l'Iran, organisations dont les branches militaires sont classées comme "terroristes" par les Etats-Unis et l'Union européenne, selon une source proche du dossier.
Une douzaine de cars de CRS étaient déployés mardi matin autour de la grande bâtisse de briques rouges, siège de l'association, dans une impasse d'un quartier résidentiel tout proche de l'autoroute.
Acheté en 2000, le corps de ferme de 5.000 m2 est ouvert depuis 2005. On y pénètre en foulant un paillasson recouvert du drapeau d'Israël. Les lieux abritent notamment une salle de conférence et une salle de prière, a constaté un journaliste de l'AFP.
Il est fréquenté par "environ 150 personnes", selon le responsable religieux du centre, Jamel Tahiri, 43 ans. Selon lui, les personnes qui détenaient des armes les possédaient "pour la sécurité du centre": "ça n'a rien à voir avec du terrorisme".
M. Tahiri est, avec Yahia Gouasmi et Abdelkrim Khalid dont les domiciles ont également été perquisitionnés, à l'origine de cette association montée en 2009 et qui se dit ouvertement "anti-sioniste".
Très active sur les réseaux sociaux, le "Centre Zahra France" indique sur son site internet vouloir "faire connaître le message de l'Islam à travers le regard du Prophète et de sa famille", notamment à travers la publication d'œuvres, de colloques, voyages et films etc.
Jamel Tahiri a dit qu'il donnait dans le centre "des cours de religion et d'éducation", ajoutant que l'association "[soutenait] le Hezbollah. On est chiite, on est contre Daesh".
De nombreux policiers sillonnaient également le centre de Grande-Synthe, ville de 23.000 habitants à proximité de Dunkerque.
Selon la mairie, ce centre ne participe "ni de près ni de loin" à l'aide aux migrants et aux réunions régulières entre associations et élus.
"C'est une communauté très fermée, on ne sait pas trop ce qu'il se passe à l'intérieur, il y a souvent des gardes devant l'entrée", a témoigné auprès de l'AFP une riveraine, sous couvert d'anonymat, affirmant aussi que l'association possède "des commerces en centre-ville".
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