Jets de projectiles, coups, insultes… Les pompiers sont parfois la cible d'agressions physiques ou verbales. La question de leur protection est particulièrement revenue sur la table après la mort d'un jeune pompier en Ile-de-France, tué par un homme qu'il venait secourir, début septembre 2018.
Les pompiers de Seine-Maritime ont, eux, été victimes de jets de bouteilles au Havre, dimanche 30 septembre, alors qu'ils intervenaient sur un incendie.
Les exemples comme celui-ci sont nombreux. Le signalement de "diverses agressions a augmenté de 4 % entre 2015 et 2017", indique Thomas Bru, membre du bureau de la CGT du SDIS 76. "Chaque agression de pompiers est une agression de trop", souligne-t-il.
17 agressions en 2018
Cette observation est aussi faite du côté de la préfecture qui relève 15 agressions en 2017 et déjà 17 cette année. "La société, malheureusement, évolue parfois vers le cas de personnes qui ne supportent pas la moindre frustration", note le directeur de cabinet de la préfète Benoît Lemaire. Une autre explication est "le fait que maintenant, ce type d'agression est beaucoup plus dénoncé".
Pour Thomas Bru, c'est aussi à cause d'un manque de moyens généralisé dans les services publics : "la société évolue en se paupérisant et avec moins de services publics de proximité ce qui fait que l'on a des gens qui se retrouvent un peu laissés pour compte et lorsqu'il y a un problème, se reportent sur les pompiers. Mais on n'est pas formés pour tout faire. Nous ne sommes pas médecins donc on est un peu désarmés lorsqu'il s'agit par exemple d'un cas relevant de psychiatrie."
Information, dépôt de plainte et formation
La préfecture a en tout cas pris des mesures pour essayer d'améliorer la situation en actualisant son protocole de coordination de prévention et de lutte contre les agressions visant les sapeurs-pompiers.
"Le premier point concerne l'information mutuelle entre les pompiers et les forces de police et de gendarmerie sur les interventions à risque, indique Benoît Lemaire. C'est-à-dire que si l'opérateur des pompiers perçoit qu'il va y avoir très probablement un risque, il va plus facilement et efficacement pouvoir saisir la police ou la gendarmerie pour avoir un accompagnement des pompiers."
Les pompiers considèrent parfois qu'une agression verbale ou physique, c'est un peu le bruit de fond de leur activité et hésitent à déposer plainte."
La deuxième mesure actualisée concerne le dépôt de plainte. "Il s'agit d'encourager les sapeurs-pompiers à le faire et leur permettre de le faire dans des conditions plus faciles et d'avoir un traitement rapide. Les pompiers considèrent parfois qu'une agression verbale ou physique, c'est un peu le bruit de fond de leur activité et hésitent à déposer plainte. L'idée est désormais d'avoir une plainte systématique."
Enfin, la préfecture insiste sur la formation mutuelle. "L'idée est que les pompiers, les policiers et les gendarmes se connaissent le mieux possible pour pouvoir coopérer encore plus rapidement." Des modules de formation communs "où on va expliquer aux pompiers comment réagir face à tel ou tel type d'agressions, la psychologie des victimes lorsqu'il y a des agressions et quelques gestes de prévention" vont donc être mises en place dans les prochains mois.
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