Les perquisitions ont débuté à 6H00 du matin, selon la préfecture du nord, menées par environ 200 policiers dont des agents du RAID et de la BRI.
La préfecture a justifié cette opération par le "soutien marqué" à "plusieurs organisations terroristes" des dirigeants de l'association. Au même moment, le Journal officiel faisait état du gel de ses avoirs, ainsi que le gel des fonds d'une direction du ministère iranien du renseignement.
Le centre Zahra héberge plusieurs associations parmi lesquelles le Parti antisioniste, la Fédération chiite de France ou France Marianne Télé. Elles sont soupçonnées par les autorités françaises de légitimer le jihad et de faire l'apologie de mouvements terroristes comme le Hamas palestinien ou le Hezbollah libanais.
Les trois personnes ont été placées en garde à vue notamment pour détention illégale d'arme à feu.
Dans la matinée, le quartier où est installé le siège du Centre Zarah France était totalement bouclé, ont constaté des journalistes de l'AFP. Une douzaine de cars de CRS étaient déployés autour d'une grande bâtisse de briques rouges aux airs de ferme, siège de l'association, dans une impasse d'un quartier résidentiel tout proche de l'autoroute. Les forces de l'ordre étaient masquées.
De nombreux policiers sillonnaient également le centre de Grande-Synthe, ville de 23.000 habitants à proximité de Dunkerque.
Ces "visites domiciliaires" ont été sollicitées par le préfet du Nord auprès du juge des libertés et de la détention du tribunal de grande instance (TGI) de Paris qui les a autorisées après avis du procureur de la République de Paris et du procureur de la République de Dunkerque.
Elles sont prévues par le Code de la sécurité intérieure et en vertu de dispositions introduites par la loi renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme (SILT) du 30 octobre 2017.
Sur son site internet, l'association, fondée en 2009, dit avoir pour but "de faire connaître le message de l'Islam à travers le regard du Prophète et de sa famille; de les faire connaître, de traduire leurs pensées et de témoigner de leurs œuvres".
Trois hommes se présentent comme étant à l'origine de l'association, Gouasmi Yahia, Tahiri Jamel et Khalid Abdelkrim. Leurs domiciles ont été perquisitionnés, selon une source proche du dossier.
"Un certain nombre" des personnes qui font l'objet de visites domiciliaires détiennent des armes "légalement pour partie", a ajouté cette source.
Selon des textes publiés sur le site internet, le centre qui dispose d'une "structure d'accueil à caractère social, familial et religieux", participait également à la "publication d'œuvres, à des colloques, des journées d'étude, des tables rondes, des voyages, des manifestations scientifiques, pédagogiques, religieuses et gnostiques", à "la réalisation de films à grand public".
L'association a plus de 8.500 abonnés sur Facebook et sur YouTube.
En mai 2016, l'association avait posté un article condamnant "le groupe terroriste dirigé par le Calife autoproclamé Abou Bakr al-Baghdadi depuis le 29 juin 2014" (le chef du groupe État islamique, NDLR), le qualifiant de "projet nazi socialo-sioniste".
Selon la mairie, ce centre ne participe "ni de près ni de loin" à l'aide aux migrants et aux réunions régulières entre associations et élus.
"C'est une communauté très fermée, on ne sait pas trop ce qu'il se passe à l'intérieur, il y a souvent des gardes devant l'entrée", a témoigné auprès de l'AFP une riveraine, sous couvert d'anonymat, affirmant aussi que l'association possède "des commerces en centre-ville".
jpa-edy-mig-tb-mas-grd/rl/shu
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