Cette catastrophe a fait au moins 844 morts, et 59.000 déplacés, selon le dernier bilan annoncé lundi par l'agence de gestion des catastrophes et le gouvernement.
Le bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (UNOCHA) a estimé de son côté à 191.000 le nombre de personnes ayant besoin d'une aide humanitaire d'urgence.
Le président indonésien Joko Widodo a décidé d'accepter l'aide étrangère, alors que 18 pays et de nombreuses ONG ont jusqu'ici proposé leurs services.
"L'entraide est une tradition internationale que nous devons apprécier (...) L'Indonésie a elle-même souvent contribué et fourni de l'aide", a expliqué le ministre de la Sécurité, le général Wiranto, qui n'a qu'un patronyme comme nombre d'Indonésiens.
Après le séisme d'une magnitude de 7,5 suivi d'un tsunami qui a frappé vendredi la côte ouest des Célèbes et dévasté la ville de Palu, les habitants manquent de tout : nourriture, eau potable, carburant ou médicaments. Les réseaux électriques et de télécommunications ont été très endommagés et les sauveteurs manquent d'équipements pour rechercher les survivants dans les décombres.
Les agences humanitaires et ONG ont beaucoup de difficultés à faire parvenir de l'aide sur place alors que de nombreuses routes sont coupées et les aéroports endommagés.
"Nous n'avons pas beaucoup de nourriture. Nous avons pu prendre seulement ce que nous avions dans la maison. Et nous avons besoin d'eau potable", témoigne Samsinar Zaid Moga, une femme de 46 ans interrogée par l'AFP.
"Le plus important, ce sont des tentes parce qu'il a plu et il y a beaucoup d'enfants ici", ajoute sa soeur, Siti Damra.
Oxfam "prévoit d'apporter de l'aide à potentiellement 100.000 personnes", de la nourriture instantanée, des kits de purification d'eau et des abris, a indiqué Ancilla Bere, une responsable de l'ONG en Indonésie.
Au moment du séisme, 114 étrangers se trouvaient dans la région, et la plupart sont sains et saufs et en cours d'évacuation, selon l'agence de gestion des catastrophes. Trois Français dont on était sans nouvelles ont été retrouvés, a confirmé le ministère français des Affaires étrangères.
Mais les autorités sont encore sans nouvelles d'un Belge et estiment qu'un Sud-Coréen pourrait être parmi les victimes de l'hôtel Roa Roa.
Etat d'urgence de 14 jours
Les autorités indonésiennes craignent que le bilan ne s'alourdisse encore et ont déclaré un état d'urgence de 14 jours.
La plupart des victimes ont été recensées à Palu, agglomération de 350.000 habitants sur la côte ouest des Célèbes. La chaîne locale Metro TV a diffusé des images aériennes du village de Petobo au sud de Palu qui semble avoir été particulièrement touché. 700 personnes pourraient avoir trouvé la mort dans ce quartier, selon les autorités.
A Poboya, sur des collines qui surplombent la ville de Palu, des volontaires ont commencé à mettre en terre des corps de victimes dans une vaste fosse commune, prévue pour 1.300 corps.
Trois camions chargés de dépouilles enveloppées dans des sacs orange, jaune et noir sont arrivés sur le site, a constaté un journaliste de l'AFP. Un par un, ils ont été placés dans la fosse et une pelleteuse les a recouverts de terre.
Les autorités avaient d'abord disposé les corps dans des morgues improvisées pour qu'ils puissent être identifiés mais, devant le risque sanitaire, elles se sont décidées à procéder à des enterrements de masse.
A Balaroa, un quartier périphérique de Palu qui abritait un complexe résidentiel, les dégâts sont énormes. La zone est transformée en une étendue parsemée d'arbres arrachés, de morceaux de béton, de tôles ondulées tordues, de cadres de portes arrachés et de morceaux de meubles.
Dans les décombres des principaux bâtiments, les équipes de recherche mènent une course contre la montre pour sortir des survivants. Des sauveteurs tentaient lundi de retrouver des survivants dans les restes de l'hôtel Roa Roa, alors que 50 à 60 personnes pourraient avoir été ensevelies. Pour l'instant deux personnes ont été sauvées sur ce site, selon une source officielle.
- Plus de mille détenus évadés -
A la faveur du séisme et du chaos qui a suivi, jusqu'à 1.200 détenus se sont évadés de trois prisons différentes, ont annoncé les autorités lundi.
Un centre de détention à Palu, construit pour héberger 120 personnes, a vu la plupart de ses 581 détenus franchir les murs abattus. La prison de Donggala a, elle, été incendiée et ses 343 détenus sont en fuite. Le feu semble avoir été allumé par les prisonniers, inquiets pour leurs familles.
"Ils ont paniqué en apprenant que Donggala a été durement frappée par le tremblement de terre", selon Sri Puguh Utami, une responsable du ministère de la Justice. "Les responsables de la prison ont négocié avec les prisonniers pour leur permettre d'aller prendre des nouvelles de leur famille. Mais certains détenus n'ont visiblement pas été assez patients et ont mis le feu".
L'Indonésie, un archipel de 17.000 îles et îlots formé par la convergence de trois grandes plaques tectoniques (indo-pacifique, australienne et eurasienne), se trouve sur la ceinture de feu du Pacifique, une zone de forte activité sismique.
Le séisme qui a touché les Célèbes est plus puissant que la série de tremblements de terre qu'a connus l'Indonésie en août et qui avaient fait plus de 500 morts et environ 1.500 blessés sur l'île de Lombok, voisine de Bali.
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