Sa disparition a suscité un grand nombre de réactions dans le monde médiatique et politique, à droite comme à gauche.
"Antoine Sfeir était un passeur entre deux mondes, l'Orient et l'Occident. Il avait de l'islam, dans ses multiples visages et dans son histoire, une connaissance profonde et chaleureuse. Il aimait décrypter et transmettre. Et il était un ami", a réagi le président du MoDem François Bayrou sur les réseaux sociaux.
"Il prônait le dialogue des cultures et refusait tous les fanatismes", a souligné Valérie Pécresse, la présidente LR de la région Ile-de-France, insistant sur la capacité d'Antoine Sfeir à "faire la pédagogie des complexités de l'islam et du monde arabe".
"Chaque conversation avec lui nous grandissait", a souligné la maire de Paris, Anne Hidalgo (PS) sur Twitter, saluant "une conscience qui nous éclairait avec beaucoup de lucidité sur l'Orient et l'Occident".
Conférencier, auteur, Antoine Sfeir a longtemps été "consultant d'Europe 1 pour le Moyen-Orient", ont rappelé des journalistes de la station, émus par sa disparition.
Né en 1948 à Beyrouth, il a été coresponsable du service étranger au quotidien francophone libanais L'Orient-Le Jour, jusqu'à son enlèvement en 1976, en pleine guerre civile au Liban, par des milices palestiniennes qui l'ont torturé pendant une semaine.
Une expérience qu'il évoquera par la suite et dont il garda toute sa vie des séquelles.
Il sera par la suite journaliste à La Croix et à Pèlerin avant de créer au milieu des années 80 la revue trimestrielle Les Cahiers de l'Orient.
Auteur d'une vingtaine d'ouvrages sur le monde arabe et l'islam, il sera accusé de complaisance envers le régime de Ben Ali, avec le livre "Tunisie, terre de paradoxes", publié en 2006, et exhumé au moment du printemps arabe.
Avec son dernier opus, "L'Islam contre l'Islam: l'interminable guerre des sunnites et des chiites" (2012), il remporta le prix Livre et droits de l'Homme à Nancy.
Antoine Sfeir a multiplié au fil des ans les collaborations et interventions dans les médias et a été un invité régulier d'Yves Calvi pour son émission "C'est dans l'air".
En 2003, il avait dépeint l'universitaire Tariq Ramadan comme un "spécialiste du double langage", dont l'influence sur la jeunesse serait plus dangereuse que celle des islamistes violents, ce qui lui vaudra une plainte en diffamation. Il sera relaxé.
En 2005, il lancera, avec Jean-Michel Quillardet, ancien grand maître du Grand Orient de France, l'Observatoire de la laïcité, qui se voulait "un groupe d'étude et de prospective afin de renforcer le principe de laïcité".
Chevalier de la Légion d'honneur, Antoine Sfeir présidait depuis 2014 l'ILERI (Institut libre d'étude des relations internationales), qui a fait part de "sa grande tristesse".
Au cours de sa carrière, il a également donné des cours à l'école de journalisme du Celsa, en région parisienne.
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