Le Français Julian Alaphilippe, premier favori si l'on se fie à l'avis des bookmakers, refuse d'écarter Sagan, imprévisible, de la liste des vainqueurs potentiels. Mais, au regard de l'extrême exigence du parcours, l'un des plus durs de l'histoire avec 4670 mètres de dénivelé positif, l'équivalent d'une grande étape de montagne du Tour de France, les chances du Slovaque sont des plus réduites au départ des 26 kilomètres.
"C'est un parcours difficile et j'aime quand c'est dur", annonce Alaphilippe, séduit par le "Höll", l'enfer des Autrichiens, le mur très raide avec un passage à 28% situé dans les dix derniers kilomètres.
"La bosse est hyper-dure et elle vient surtout après 250 kilomètres", ajoute le Français pour qui la course est plus sélective encore que le mur de Huy où est jugée l'arrivée de la Flèche Wallonne qu'il a gagnée en avril dernier devant l'Espagnol Alejandro Valverde, autre homme à suivre de près à Innsbrück.
La France, qui n'a plus gagné depuis 1997 (Laurent Brochard à San Sebastian) mise évidemment sur Alaphilippe, vainqueur de la Clasica San Sebastian début août sur sa lancée du Tour de France (deux étapes et le maillot de meilleur grimpeur).
Prête à d'autres scénarios, elle dispose en réserve de Thibaut Pinot et Romain Bardet, habitués à gagner des étapes de montagne dans les grands tours.
Les frères Yates ont les mains libres
"Seul, le titre nous intéresse", avoue Pinot. Mais, ajoute Bardet, "il y a une multitude de paramètres à aligner le jour J. Par rapport à une autre course, on ne sait pas où on met les roues. On n'a aucun repère sur le circuit, les adversaires, les éventuelles alliances".
Seule course de l'année (avec le championnat continental) disputée suivant la formule des équipes nationales, le rendez-vous annuel contraint à une cohabitation forcée entre leaders d'équipes de marque habituellement rivaux. Entre Vincenzo Nibali et Gianni Moscon dans la "Squadra Azzzura", entre Wout Poels, Steven Kruijswijk et Bauke Mollema dans l'équipe des Pays-Bas, entre Rigoberto Uran et Miguel Angel Lopez (Colombie), Tim Wellens et Dylan Teuns (Belgique).
Dans d'autres sélections, la hiérarchie est plus évidente. En faveur de Primoz Roglic (Slovénie), de Dan Martin (Irlande), de Michal Kwiatkowski (Pologne), de Michael Woods (Canada) et, bien sûr, des Britanniques Simon et Adam Yates, les frères jumeaux qui ont les mains libres dans l'équipe britannique après le forfait de Chris Froome et de Geraint Thomas.
Devenu dominateur dans les grands tours, le cyclisme britannique n'a gagné que deux fois dans l'histoire quasi-centenaire des championnats du monde (1927 pour les professionnels). Le dernier titre ? Mark Cavendish en 2011 sur le circuit de Copenhague à l'opposé, par son absence de difficultés, de celui d'Innsbrück.
Pour l'Italie, dont la dernière victoire remonte à dix ans, l'attente est encore plus longue. Nibali, qui affirme être à 90 %, dit partir "à l'aveugle" sur le parcours autrichien. Mais, de l'avis de ses adversaires, le "Squale" de Messine, à la science de course incomparable, a plus d'un tour dans son sac.
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