Thibaut Pinot, autre chance de l'équipe de France la plus séduisante du XXIe siècle, a vendu la mèche: "Seul le titre nous intéresse." Romain Bardet, encore un chef de file de la sélection nationale (sur huit coureurs !), ajoute toutefois: "Surtout, ne pas se voir trop beau."
Dans la sélection de Cyrille Guimard, tous, Alaphilippe en premier, soulignent la qualité de l'opposition dans ce championnat du monde 2018 qui affiche près de 5000 mètres de dénivelé sur l'un des parcours les plus sélectifs de l'histoire. Avec, pour conclusion, le "Höll", l'enfer pour les Autrichiens, une côte étroite et très pentue dans les 10 derniers kilomètres. Du sur mesure pour les grimpeurs-puncheurs type Alaphilippe ou l'Espagnol Alejandro Valverde, un habitué du podium au Mondial.
Les paramètres à aligner le jour J
"La difficulté du championnat du monde, prévient Bardet, c'est la multitude de paramètres à aligner le jour J. Par rapport à une autre course, on ne sait pas où on met les roues. On n'a aucun repère sur le circuit, les adversaires, les éventuelles alliances".
Sous le maillot national, la cohabitation est parfois compliquée. Pour preuve, l'avant-dernier succès français en 1994, quand Luc Leblanc avait devancé Richard Virenque pour porter l'attaque décisive sur le circuit sicilien d'Agrigente. Trois ans plus tard, Laurent Brochard enlevait à San Sebastian la dernière victoire française (à ce jour) dans une course dont le favori était son coéquipier Laurent Jalabert.
Redevenue compétitive après une longue période de disette, l'équipe de France est armée pour les différents scénarios de course au départ des 265 kilomètres. Une attaque (en descente ?), que Bardet peut accompagner avant le final. Une confrontation de puncheurs dans le Höll, avec Alaphilippe pour premier atout. Un sprint en petit groupe avec Alaphilippe encore, ou Pinot.
En soutien, les "Bleus" disposent d'équipiers solides, tels Tony Gallopin, Alexandre Geniez ou encore Warren Barguil qui, en d'autres circonstances, auraient pu être investis de responsabilités plus hautes.
Alaphilippe a "hâte d'aller au charbon"
"Si on arrive tous groupés au pied de la dernière ascension, c'est Julian le leader, il n'y a aucun problème là-dessus", annonce Bardet, premier Français du Tour 2018 (6e) qu'Alaphilippe avait illuminé par deux succès d'étape et le maillot à pois. "Mais il y aura eu 250 kilomètres avant, c'est là que je peux intervenir aussi. Il y aura certainement des mouvements en amont. Après, la côte est tellement dure que chacun sera à sa place".
"C'est un parcours difficile et j'aime quand c'est dur", confirme Alaphilippe. De tempérament impatient, l'Auvergnat avoue avoir "hâte d'aller au charbon", de se retrouver au pied de la montée qui pourrait être le point d'orgue de sa saison. "Depuis le mois de janvier ça a été une superbe année mais le championnat du monde est une course à part".
Particulière, en effet, au point qu'il n'exclut personne, pas même Peter Sagan, le Slovaque vainqueur des trois dernières éditions, malgré l'exigence du parcours autrichien trop dur a priori pour un routier-sprinteur.
Mais, pour les Français, les adversaires les plus redoutables sont à chercher ailleurs. Du côté des frères jumeaux britanniques Adam et Simon Yates, des Italiens Gianni Moscon et Vincenzo Nibali, des grimpeurs néerlandais (Poels, Kruijswijk, Mollema) et de la dizaine de prétendants à l'aise sur ce type de parcours (Roglic, D. Martin, Kwiatkowski, Teuns...). "Tout le monde rêve du maillot arc-en-ciel, reconnaît Alaphilippe. C'est un accomplissement dans une carrière".
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