Dans cette chanson intitulée "PLB", ce rappeur méconnu parlait notamment de tuer "des bébés blancs". "Attrapez-les vite et pendez leurs parents, écartelez-les pour passer le temps, divertir les enfants noirs de tout âge, petits et grands", détaillait-il.
Après les réactions outrées au sein du gouvernement et l'ouverture mercredi d'une enquête par le parquet de Paris, le rappeur a été entendu pendant près de quatre heures dans les locaux de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP).
"Les enquêteurs étaient très volontaires dans la recherche du sens exact des paroles" et de l'intention du rappeur, ont confié ses avocat Me David Apelbaum et Me Chloé Arnoux à la sortie de l'audition.
A l'issue de cet interrogatoire, Nick Conrad a reçu une convocation devant le tribunal correctionnel de Paris qui le jugera le 9 janvier pour "provocation directe à commettre des atteintes à la vie", a-t-on appris de source judiciaire.
Selon la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, l'infraction reprochée au rappeur est passible d'une peine maximale de 5 ans de prison et de 45.000 euros d'amende.
"Il y aura effectivement un procès au cours duquel j'espère être reçu comme je l'ai été aujourd'hui en termes d'écoute", a déclaré le rappeur à des journalistes à l'issue de l'audition.
"Je pense qu'un texte mérite d'être regardé en profondeur et pas simplement en surface", a-t-il ajouté, estimant que ce qu'il avait à dire était "important".
Dans un entretien au Parisien, le rappeur avait affirmé avoir "voulu inverser les rôles de l'homme blanc et de l'homme noir" et souligné que "le choc était voulu", "mais pas à un tel niveau".
"Pas violent"
Le clip démarre par une scène dans laquelle un noir allume une cigarette devant un blanc pendu au bout d'une corde. Dans une des séquences suivantes, Nick Conrad enfonce un revolver dans la bouche d'un blanc séquestré dans un coffre de voiture, avant de lui tirer dessus.
Multipliant les références à des films comme "American History X" ou à des artistes comme Billie Holiday, le rappeur y énumère également plusieurs noms de sportifs noirs en conseillant à l'homme séquestré de courir aussi vite qu'eux pour sauver sa peau.
"Je ne reviens pas sur ce que j'ai dit, je ne le regrette pas, je le pense vraiment mais ce n'est pas blessant, ce n'est pas violent", a-t-il dit à l'AFP après avoir reçu sa convocation.
La vidéo de 9 minutes, supprimée par YouTube mais toujours visible sur différents sites internet, a enflammé les réseaux sociaux et suscité un tollé au sein du gouvernement et dans la classe politique.
D'abord repéré par des personnes proches de l'extrême droite qui y voyaient l'expression d'un "racisme anti-blancs", le clip a ensuite fait réagir le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb qui a dénoncé des "propos abjects" et des "attaques ignominieuses".
La polémique s'est même exportée en Angleterre après qu'un présentateur de la BBC portant le même nom que le rappeur a indiqué avoir reçu "des menaces de mort en français" sur son compte Twitter.
Selon l'un des avocats du rappeur, Me David Apelbaum, "toute cette affaire a vocation à se calmer et s'aplanir". "Nous demanderons bien évidemment sa relaxe en janvier", a précisé Me Chloé Arnoux qui a souligné l'absence de "la notion de racisme" dans le motif de la convocation au tribunal.
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