Le personnel des établissements psychiatriques de Normandie s'est mobilisé à Caen (Calvados), ce jeudi 27 septembre 2018. Près de 200 personnes, venues des hôpitaux de Janet au Havre ou encore du Rouvray à Rouen (Seine-Maritime) se sont rassemblées devant l'Établissement public de santé mentale de Caen. Une mobilisation intersyndicale "importante pour l'avenir de la psychiatrie", explique Wilfried Davoult, infirmier à l'EPSM, syndiqué à la CGT.
Manque de moyens
Ils ont manifesté contre leurs conditions de soin et de travail, des fermetures de lit et des suppressions de postes. "On dit stop à l'austérité, ajoute l'infirmier caennais, qui reproche un vrai manque de moyens. Il n'y a pas assez de personnel. Les patients sont livrés à eux-mêmes, alors que le cœur même de notre métier, c'est l'encadrement, le contact. Mais on a plus le temps."
Entre 100 et 200 personnes se sont rassemblées devant l'EPSM, à Caen. Ils espèrent qu'une délégation sera rapidement reçue par l'Agence régionale de Santé - Simon Abraham
Des revendications ont déjà été portées depuis quelques jours auprès des directions d'hôpitaux. Mais sans réponse satisfaisante pour le personnel. Hier, la directrice de l'antenne normande de l'Agence régionale de santé, Christine Gardel, demandait de la patience aux personnels. "Des postes s'ouvrent. Mais pour avoir des recrutements, il faut des candidats. Il faut surtout attendre la sortie des écoles, en mai, pour faire les recrutements. Effectivement, dans ces temps de tension, ça peut paraître long, mais on ne peut pas tellement faire autrement", estime Christine Gardel.
La situation est explosive pour Wilfried Davoult
Les moyens se font donc attendre dans les établissements. "Avec ce manque de personnel, nous sommes corvéables à volonté. On nous appelle sur nos temps de repos, de week-end, pour retourner travailler car il y a besoin d'aide. Nous n'avons plus de vie de famille, s'énerve Gaëlle Halard, infirmière à l'EPSM. Au Havre, il manque des lits. Des patients dorment par terre sur des matelas aux urgences psychiatriques."
Gaëlle halard, infirmière : "corvéables à volonté"
Le mouvement du personnel psychiatrique de Normandie débute ce jeudi. Une assemblée générale est prévue d'ici une semaine. D'ici là, les syndicats espèrent qu'une délégation sera reçue par l'Agence régionale de santé, pour tenter de résoudre le problème.
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