Le président français voulait faire de ce "One Planet Summit", organisé avec la Banque mondiale et l'ONU, un rendez-vous de mobilisation annuel, après la première édition qui avait rassemblé une cinquantaine de chefs d'Etat et de gouvernement à Paris en décembre dernier.
"On est en train de perdre la bataille", avait alors lancé le président français.
Dix mois plus tard, malgré la pluie d'annonces, d'actions et de sommets à Bonn (mai), Bangkok et San Francisco (septembre), la ligne de front n'a guère bougé: "Les nations ne sont pas à la hauteur des promesses", a dit lundi la responsable climat de l'ONU, Patricia Espinosa.
L'alarmisme est de rigueur pour la prochaine conférence climat de l'ONU, en décembre en Pologne, où la construction d'une centrale à charbon a d'ailleurs été approuvée mardi.
Le deuxième "One Planet Summit" se tiendra mercredi après-midi à l'hôtel Plaza de New York, en même temps que l'Assemblée générale des Nations unies.
Ont répondu présents à l'invitation française une trentaine de dirigeants et ministres, dont les présidents mexicain et rwandais, les chefs de gouvernements espagnol, danois, norvégien... le ministre adjoint des Affaires étrangères chinois... ainsi que des dirigeants de petites îles du Pacifique, dont les rivages sont inexorablement mangés par l'océan.
Le matin, au même endroit, le milliardaire philanthrope Michael Bloomberg, contempteur de Donald Trump et éternel candidat officieux à la Maison Blanche, a convoqué un forum d'entreprises focalisé sur l'économie, l'environnement, la lutte contre la pauvreté... auquel la Britannique Theresa May et d'autres dirigeants se sont joints.
"Notre succès sera mesuré dans les mois et les années à venir", a déclaré Michael Bloomberg, par ailleurs émissaire de l'ONU pour le climat.
Pas d'argent
Au fil de la journée, des millions et des millions de dollars d'actions nouvelles seront annoncés pour "décarboner" l'économie mondiale, aider les pays vulnérables à parer au pire, et financer la transition écologique des pays en développement, notamment en Asie et en Afrique.
Mais ces engagements, aussi concrets soient-ils, ne représentent qu'une portion de l'effort requis pour limiter la hausse de la température du globe à 2°C par rapport aux années 1880. La Terre est déjà plus chaude d'un degré et se dirige vers +3°C.
Un degré semble peu, mais suffit à faire fondre une partie monumentale de la glace des pôles. Une étude parue dans Nature estime qu'une hausse de 2°C - un scénario enviable, à ce stade - ferait fondre une partie si grande de la calotte glaciaire de l'Antarctique que le niveau des océans monterait de quatre mètres en quelques siècles.
Une fois l'encre des signatures séchée, l'accord de Paris a perdu du souffle.
Donald Trump en a annoncé, en juin 2017, le retrait des Etats-Unis (effectif en novembre 2020), et a de facto déjà abandonné les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre fixés par son prédécesseur, en annulant ou engageant l'annulation de pas moins de 76 lois ou réglementations environnementales, selon le décompte de chercheurs d'Harvard.
En Australie, le projet d'inscrire dans la loi l'engagement climatique est mort et a coûté son poste à l'ancien Premier ministre, renversé par une fronde au parti conservateur.
Et au Brésil, le favori du premier tour de l'élection présidentielle d'octobre, le candidat d'extrême-droite Jair Bolsonaro, a déclaré qu'il ferait sortir le Brésil du pacte international s'il était élu.
L'accord prévoyait aussi que les pays riches contribuent 100 milliards de dollars par an à un Fonds vert de l'ONU destiné aux pays directement menacés par la montée des eaux, la désertification ou d'autres événements climatiques.
Dix milliards ont été collectés à ce jour. Les Etats-Unis en avaient promis trois: ils en ont donné un, c'était sous la présidence Obama. Donald Trump a annulé le solde.
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