Cette réforme, rendue publique le jour du coup d'envoi de la Coupe du monde de football le 14 juin, a provoqué une onde de choc en Russie, entamant la popularité du président et faisant subir des revers électoraux inattendus au parti soutenant le Kremlin dans des élections régionales ce mois-ci.
Elle a fait sortir des milliers de personnes dans les rues à l'appel du Parti communiste et du principal opposant au Kremlin, Alexeï Navalny. Ce dernier a été condamné lundi à une peine de 20 jours de prison pour ses appels à manifester contre le projet du gouvernement.
Le texte a été voté par 326 députés, tandis que 59 ont voté contre et un s'est abstenu, en deuxième lecture, la plus importante du parcours parlementaire. Il doit être adopté en troisième lecture puis par les sénateurs, généralement une formalité, avant d'être promulgué par Vladimir Poutine.
Les membres de la Douma, la chambre basse du parlement, ont introduit dans le texte tous les amendements proposés par le président russe dans un discours télévisé à la nation fin août.
Confronté à une fronde inhabituelle qui a fait chuter de plus de dix points sa cote de popularité au début de l'été, M. Poutine avait notamment promis de ne faire passer l'âge de départ à la retraite pour les femmes que de 55 ans actuellement à 60 ans (contre 63 dans le texte initial).
Pour les hommes, il doit toujours être repoussé à 65 ans contre 60 aujourd'hui.
Les députés russes ont également voté d'autres mesures prônées par le chef de l'Etat telles que le départ anticipé pour les mères de familles nombreuses, le maintien d'avantages pour certaines professions comme les mineurs et l'introduction de sanctions pénales pour les entreprises licenciant des employés proches de l'âge de la retraite.
"Génocide"
Des manifestants se sont rassemblés mercredi devant la Douma, avec des pancartes fustigeant le Premier ministre Dmitri Medvedev, qui avait proposé la réforme en juin.
L'opposant d'extrême gauche Sergueï Oudaltsov était présent, tenant une pancarte sur laquelle on pouvait lire : "L'augmentation de l'âge de la retraite est un génocide !", a constaté un photographe de l'AFP sur place.
Mardi, des militants ont annoncé avoir transmis à l'administration présidentielle une pétition signée par un million de personnes demandant l'abandon de la réforme, tandis qu'une autre pétition similaire en ligne avait permis de collecter près de trois millions de signatures.
Les opposants à la réforme affirment que beaucoup de Russes, notamment les hommes - dont l'espérance de vie plafonne à 66 ans -, ne pourront guère profiter de leur retraite.
Vladimir Poutine, qui n'avait pas mentionné la question des retraites au cours de la campagne ayant mené à sa réélection en mars, avait dans un premier temps pris ses distances en laissant le gouvernement endosser la réforme, avant de finalement se résoudre à la défendre dans une longue allocution télévisée.
Le président russe avait alors affirmé que l'augmentation de l'âge de départ à la retraite ne pouvait "être reporté davantage" sous peine de "menacer la stabilité de la société et la sécurité du pays".
Le 9 septembre, des manifestations contre la réforme organisées à l'appel d'Alexeï Navalny avaient abouti à plus de mille arrestations dans tout le pays.
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