Marteau à la main, l'iconoclaste milliardaire, qui ne rate pas une occasion de dire tout le mal qu'il pense de l'organisation multilatérale, préside à 10H00 (14H00 GMT) l'organe suprême des Nations unies pour parler de non-prolifération, en cette Journée internationale pour l'élimination totale des armes nucléaires.
Mais le locataire la Maison Blanche, dont la capacité à respecter le protocole millimétré de cette enceinte sera scrutée à la loupe, ne s'en cache pas: il veut faire de ce rendez-vous un moment fort de sa campagne de "pression maximale" contre l'Iran.
Le président iranien Hassan Rohani n'y participera pas, son pays n'étant pas l'un des quinze membres actuels du Conseil. Mais il a opportunément prévu peu après une conférence de presse à New York où se tient l'Assemblée générale annuelle des Nations unies.
Mardi, parmi les premiers à fouler la tribune de l'ONU, les deux hommes s'étaient violemment affrontés.
"Dictature corrompue"
Donald Trump avait appelé "toutes les nations" à "isoler" la "dictature corrompue" de Téhéran.
Objectif: rallier la communauté internationale pour contraindre la République islamique à venir négocier avec lui un vaste traité qui non seulement l'empêcherait de fabriquer la bombe atomique, mais qui interdirait aussi à Téhéran toute prolifération de missiles balistiques et mettrait fin à son comportement "déstabilisateur" au Moyen-Orient.
En retour, Hassan Rohani l'a accusé de chercher à le "renverser", par le biais des sanctions draconiennes comparées à un acte de "terrorisme économique", au moment même où il prétend l'inviter au dialogue.
Pour le président iranien, les seules négociations possibles doivent avoir lieu à l'ONU. Et sur la base de l'accord multilatéral conclu en 2015 sur le nucléaire iranien, dont son homologue américain s'est retiré avec fracas en mai en critiquant son laxisme et en rétablissant dans la foulée toutes ses sanctions contre Téhéran.
Mais devant le Conseil de sécurité, Donald Trump risque de se retrouver isolé, y compris, par un spectaculaire renversement des alliances traditionnelles, face au président français Emmanuel Macron et à la Première ministre britannique Theresa May.
Paris et Londres, ainsi que Berlin et toute l'Union européenne, n'ont en effet jamais accepté le retrait américain de l'accord de 2015, et tentent tout pour le garder en vie, avec Téhéran, ainsi que les deux autres signataires, Moscou et Pékin, adversaires habituels de Washington et également membres permanents du Conseil de sécurité.
Corée du Nord et Syrie
Tous ont fini par annoncer à l'ONU en début de semaine un mécanisme complexe de troc visant à préserver les nombreuses entreprises européennes et étrangères sommées de quitter l'Iran sous peine de mesures punitives américaines.
Tout en avouant sa "profonde déception", le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo s'est évertué à minimiser l'initiative européenne. Les montants en jeu sont "insignifiants".
"Toutes les grandes entreprises ont fait le choix de quitter l'Iran", a en outre balayé son émissaire Brian Hook.
Le face-à-face entre Donald Trump et les autres dirigeants s'annonce tendu. Mardi, Emmanuel Macron a dit "non" à "la loi du plus fort" pour régler la crise iranienne.
Les Européens partagent avec Washington les inquiétudes sur les missiles iraniens et le rôle de Téhéran dans les conflits régionaux, mais les divergences sur la méthode masquent jusqu'ici toute possibilité d'entente.
Le président Trump ne peut guère espérer trouver un consensus complet sur les autres dossiers à l'ordre du jour.
Sur la Corée du Nord, un an après avoir réussi à mobiliser la communauté internationale pour imposer des sanctions sans précédent contre les programmes nucléaire et balistique de Pyongyang, les Etats-Unis font face au revers de la médaille de leur rapprochement diplomatique avec Kim Jong Un en vue d'une éventuelle dénucléarisation.
La Russie et la Chine veulent alléger la pression, et des accusations de "tricherie" et de "mensonges" ont récemment fusé entre Russes et Américains au Conseil de sécurité sur l'application des sanctions.
Quant à la Syrie, si le front occidental reste soudé -- Donald Trump a promis mardi une "réponse" américaine en cas de nouvelle attaque chimique --, il fera face à la détermination de la Russie, alliée de Damas et principal obstacle à l'adoption de nombreuses résolutions de l'ONU sur ce conflit vieux de sept ans.
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