Le site d'information a publié lundi une photo de l'ancien chargé de mission de l'Elysée brandissant un pistolet, un selfie qui daterait du 28 avril 2017, à une période où il n'était pas titulaire d'un permis de port d'arme en bonne et due forme.
Selon le site d'information, ce cliché montrant M. Benalla en compagnie de deux hommes et d'une serveuse au visage flouté aurait été pris entre les deux tours de la présidentielle dans un restaurant de Poitiers, à quelques kilomètres de Châtellerault où Emmanuel Macron venait de tenir un meeting.
Les faits ont été jugés suffisament sérieux pour que le parquet de Poitiers décide mardi soir d'ouvrir "une enquête préliminaire" confiée à la sûreté départementale, selon une source judiciaire.
Le procureur de la République de Poitiers, Michel Garrandaux, a estimé que les faits relatés par Médiapart étaient "susceptibles de recevoir une qualification pénale", a-t-on expliqué.
Ces faits ont été confirmés, auprès d'un correspondant de l'AFP, par Guillaume Duru, l'ex-directeur du restaurant poitevin à l'époque. Il ne se trouvait pas dans le restaurant ce soir-là mais une serveuse l'a informé du déroulement de la soirée par téléphone.
"Selon elle, l'équipe de Macron et ses gardes du corps étaient très sympas. Elle a évoqué le selfie. J'ai trouvé que c'était dangereux pour la personne en question, pour Benalla, de faire ça, qu'il pouvait perdre son travail. J'ai trouvé ça un peu pathétique, pour un garde du corps de Macron, de faire des selfies avec une serveuse... Et je lui ai dit de garder ça pour elle", s'est souvenu l'ex-directeur, qui a quitté ses fonctions en avril 2018.
Jointe au téléphone par un correspondant de l'AFP, mardi, la serveuse a seulement confirmé que la photo publiée par Médiapart "est vraie". "Elle est authentique", a-t-elle dit.
La jeune femme, qui était bien de service le 28 avril 2017 dans le restaurant, a précisé qu'il s'agissait d'un selfie pris sur son propre téléphone portable, au côté d'Alexandre Benalla que l'on voit tenir une arme à la main.
L'ex-collaborateur de l'Elysée, aujourd'hui mis en examen pour des violences lors du 1er-Mai, a déclaré au Monde daté du 26 juillet, qu'il ne possédait alors pas de permis l'autorisant à porter une arme en dehors du quartier général d'En Marche!, à Paris.
Interrogé par le Monde sur le fait de savoir s'il avait enfreint cette règle et s'il était sorti avec une arme en dehors du QG, M. Benalla se montrait catégorique: "Non, jamais. On n'est pas mabouls, il y a un risque pour la réputation du candidat…", avait-il répondu.
Une fois Emmanuel Macron élu, M. Benalla n'obtiendra un permis de port d'arme que le 13 octobre 2017 dans le cadre de ses missions à l'Elysée, avait indiqué le 23 juillet le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb devant la commission d'enquête de l'Assemblée nationale.
Ce permis lui a depuis été retiré après son licenciement et sa mise en examen le 22 juillet pour des violences sur un manifestant en marge du défilé du 1er-Mai place de la Contrescarpe à Paris.
Interrogé lundi soir par l'AFP, son avocat Me Laurent-Franck Liénard a minimisé les révélations de Mediapart. "Je m'étonne, alors qu'il y a des choses sérieuses à traiter dans ce dossier, qu'on continue à chercher des éléments tous azimuts pour nuire à la réputation de Monsieur Benalla. Lâchez-le !", a déclaré l'avocat, qui souhaite se concentrer sur l'audition de son client prévue vendredi chez les juges d'instruction parisiens.
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