Les "cinq membres" du "commando terroriste" ayant abattu 24 personnes à l'arme automatique samedi matin en marge d'un défilé militaire ont été identifiés", a indiqué le ministère des Renseignements iranien.
"La cachette des terroristes a été découverte, et 22 personnes impliquées [dans l'attentat] ont été arrêtées", ajoute le ministère dans un communiqué, indiquant que "des explosifs, du matériel militaire et des équipements de communication ont été découverts et saisis dans cette cache".
Le ministère publie les photos et les noms des assaillants sur son site internet, et affirme que ceux-ci étaient affiliés "à des groupes séparatistes takfiris soutenus par des pays arabes réactionnaires".
Le terme "takfiri" est utilisé par les autorités iraniennes pour désigner les jihadistes sunnites. Il dérive du mot arabe "takfir" (anathème), accusation utilisée par ces extrémistes comme justification de la violence contre ceux qu'ils estiment être des impies.
La conclusion du ministère semble donner du crédit à la revendication de l'attentat publiée par l'EI dès samedi.
L'attentat a également été revendiqué au nom de la Résistance nationale d'Ahvaz, qui se présente comme un groupe séparatiste arabe.
Selon les autorités iraniennes, les auteurs de l'attentat ont été identifiés comme s'appelant Ayad Mansouri, Fouad Mansouri, Ahmad Mansouri, Javad Sari et Hassan Darvichi.
Pour les quatre premiers, le ministère des Renseignements publie la photo d'un cadavre, mais pour le cinquième, Hassan Darvichi, la photo publiée est une capture d'écran d'une vidéo publiée par l'EI et montrant trois hommes présentés comme ayant participé à l'attentat d'Ahvaz.
Syrie et Irak
La photo extraite de cette vidéo correspond à l'homme qui parle persan sur cette bande (les deux autres s'exprimant en arabe).
Située à environ 560 km au sud de Téhéran, Ahvaz est la capitale de la province du Khouzestan, peuplée majoritairement d'Arabes.
Très rapidement après l'attentat, les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, ont accusé "le mouvement al-Ahwaziya", désignant ainsi la mouvance séparatiste arabe dans cette province, éclatée en divers groupes.
Mais lundi, le Guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamanei a établi un lien entre les auteurs de l'attentat d'Ahvaz et les groupes jihadistes opérant "en Syrie et en Irak"
Selon des informations dans la presse iranienne, les trois hommes identifiés par le même nom de famille Mansouri sont deux frères et un cousin.
Dans un message sur Twitter, le directeur général du quotidien ultraconservateur Javan, Abdullah Ganji, a indiqué lundi que les deux "frères" en avaient un autre qui "a été tué dans un attentat suicide en Syrie".
Le mode opératoire de l'attaque d'Ahvaz ne correspond pas à celui des séparatistes du Khouzestan, dont la méthode "était de poser des bombes ou de faire des opérations éclair", écrit le même Ganji dans un article publié mardi par Javan.
"Tuer jusqu'à ce que vous soyez tués sans quitter les lieux, c'est la méthode de Daech" (acronyme arabe du groupe EI), ajoute-t-il, mettant en garde contre une dérive "idéologique" de certains groupuscules séparatistes vers le jihadisme.
L'EI a revendiqué sa première attaque en Iran le 7 juin 2017. Des hommes armés et des kamikazes avaient attaqué à Téhéran le Parlement et le mausolée du fondateur de la République islamique, l'imam Khomeiny, faisant 17 morts et des dizaines de blessés.
Quelques mois plus tôt, l'organisation avait menacé d'agir en Iran en représailles au soutien militaire et logistique apporté par Téhéran aux autorités en Syrie et en Irak, deux pays où le groupe jihadiste a perdu l'écrasante majorité des territoires qu'il contrôlait.
Les autorités iraniennes ont accusé tout à la fois les États-Unis, Israël, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis d'être derrière l'attentat d'Ahvaz, qu'elles ont promis de venger d'une manière ou d'une autre.
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