"Nous allons avoir davantage de soutien du FMI (Fonds monétaire international). Nous ne pouvons pas dire quand, car nous sommes en train de négocier", a déclaré le président de centre-droit Mauricio Macri, à New York pour rassurer les marchés sur l'économie argentine et s'entretenir mardi avec Christine Lagarde, directrice du FMI, en marge de l'Assemblée générale annuelle de l'ONU.
Le gouvernement argentin est en négociation pour un aménagement du prêt de 50 milliards de dollars sur trois ans octroyé en juin par le FMI.
La hausse des prix a atteint 25% sur les huit premiers mois de l'année et l'inflation annuelle devrait dépasser les 40%. Les Argentins y perdent en pouvoir d'achat et réclament que les salaires soient alignés sur l'inflation.
La principale centrale syndicale d'Argentine, la Confédération générale du travail (CGT) a convoqué pour mardi une grève générale qui va paralyser Buenos Aires et les grandes villes du pays.
Mardi, pas un métro, autobus ou taxi ne devait circuler, tous les vols au départ et à l'arrivée de l'Argentine ont été annulés, les administrations, banques et de nombreux commerces ont fermé lundi et ne devaient rouvrir que mercredi.
Des files d'attente se formaient lundi soir devant les stations services, avant 24 heures de fermeture.
"Non au FMI"
"Mauricio Macri ne gouverne plus l'Argentine, chaque mesure qu'il prend, il doit consulter le FMI", dénonce Joaquín Noya, qui a manifesté lundi dans les rues de la capitale Buenos Aires.
Pour Pablo Dufo, professeur d'histoire à Ituzaingo, une banlieue de Buenos Aires, "le gouvernement est insensible aux demandes de la population". Cet homme de 55 ans confie gagner 19.300 pesos par mois "et mon salaire n'a pas été revalorisé depuis de novembre 2017, se plaint-il. Alors je travaille comme chauffeur Uber".
"Non au FMI", "Non à l'ajustement", pouvait-on lire sur les banderoles, en tête du cortège.
Pour stabiliser la 3e économie d'Amérique latine et enrayer la crise monétaire, qui a fait perdre la moitié de sa valeur au peso argentin, le gouvernement a scellé un accord avec le FMI dans lequel il s'engage à parvenir à l'équilibre budgétaire en 2019.
De 6% en 2015, le déficit a été réduit à 3,9% en 2017 et devait être ramené à 2,7% en 2018.
"Aucun risque" d'un défaut
Le respect de cet objectif passe par des réductions de personnels dans l'administration publique, le gel de marchés publics et de crédits. Comme le pouvoir d'achat diminue, la consommation baisse et les entreprises licencient.
"Nous sommes contre le plan d'austérité de Macri, du FMI. Nous demandons au contraire plus de moyens pour l'éducation", a déclaré à l'AFP Sonia Alessio, militante d'un syndicat d'enseignants, particulièrement mobilisés lundi.
A New York, le président argentin a précisé qu'il discutait avec le FMI d'une nouvelle politique monétaire. "Nous travaillons avec le Fonds monétaire et nous présenterons un accord qui apportera davantage de confiance", a-t-il assuré.
Cet accord, a-t-il ajouté, définira "une politique monétaire claire, qui montrera où nous allons, que nous allons réduire considérablement l'inflation et nos besoins de soutien financier externe". Avant de souligner: "Il n'y a aucun risque que l'Argentine se retrouve en défaut" de paiement de sa dette, comme ce fut le cas lors de la crise économique de 2001.
Le ministre argentin de la Production et du Travail, Dante Sica, a regretté la grève, qui intervient à un moment où "l'activité économique est déjà en baisse". L'Argentine prévoit une récession de 2,4% cette année.
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