L'école des "Bourgeons de l'espoir" a ouvert ses portes pour la première fois début septembre. Quatre maîtres d'écoles, dont une femme, donnent des cours à une centaine d'écoliers, des filles et des garçons entre 6 et 12 ans, dans un secteur insurgé de l'ouest de la province d'Alep.
Pas de pupitres ni de bibliothèques, ni même de toilettes dans cette villa cossue, abandonnée en cours de construction. Les petits se déchaussent pour s'asseoir à même le sol, sur des tapis de jute et des draps, leurs cartables colorés posés à leur côté.
Les plus chanceux ont une chaise ou sont installés sur un banc. Luxe ultime, une seule des salles de classe est dotée d'un tableau blanc. Dans les pièces aux murs de béton nus, portes et fenêtres ne sont que des ouvertures béantes.
La plupart des écoliers, mais aussi leurs instituteurs, sont des déplacés, ayant fui la guerre qui faisait rage dans d'autres régions de Syrie, pour trouver refuge dans les territoires rebelles du nord-ouest syrien, selon un photographe collaborant avec l'AFP.
Certains sont originaires de la Ghouta orientale, ex-bastion de l'opposition aux portes de la capitale Damas, reconquis en avril par le pouvoir de Bachar al-Assad.
D'autres viennent des territoires rebelles des provinces de Homs ou de Hama, dans le centre du pays.
"Ce n'est pas une école, il n'y a pas de classes, ni de sièges, il n'y a rien, on est assis sur le sol", explique candidement Ali Abdel Jawad, écolier de 11 ans originaire de la Ghouta.
Devant l'élégante façade en pierre de taille, les propriétaires de la villa avaient fait construire une fontaine. Désormais, la cour pavée est envahie par les écoliers durant leur récréation et des fillettes se lancent dans une farandole.
L'école de fortune se trouve dans un secteur adjacent aux zones sous contrôle du régime. Mais les territoires rebelles d'Alep jouxtent aussi directement la province d'Idleb, l'ultime grand bastion insurgé du nord-ouest syrien menacé ces dernières semaines d'une offensive du régime.
Dans les territoires rebelles, les écoles bénéficient souvent du soutien d'ONG et d'organisations internationales. Mais par le passé, les établissements scolaires ont parfois été touchés par des bombardements du régime.
"On a toujours peur des bombardements et de la situation générale", reconnaît l'instituteur Mohamed.
Quelque trois millions de personnes, dont la moitié sont des déplacés, vivent dans la province d'Idleb et les poches insurgées des provinces voisines de Hama, Alep ou Lattaquié, selon l'ONU.
Le 17 septembre, la Russie, allié du régime, et la Turquie, parrain des rebelles, ont dévoilé la création prochaine d'une "zone démilitagazarisée", éloignant ainsi la perspective d'un assaut gouvernemental contre les territoires insurgés.
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