A peine arrivé à New York pour l'Assemblée générale annuelle de l'organisation multilatérale, le président des Etats-Unis a défendu son spectaculaire changement de registre.
Louant les "énormes progrès" enregistrés selon lui depuis leur premier tête-à-tête en juin à Singapour, il a insisté sur la "magnifique lettre" que lui a envoyée le dirigeant nord-coréen.
"J'ai le sentiment que nous aurons un deuxième sommet assez rapidement", a-t-il déclaré au premier jour d'une semaine diplomatique chargée lors de laquelle l'Iran figurera également en bonne place.
"L'énorme potentiel" de l'ONU
Lors d'une brève allocution sur la lutte contre la drogue, le président américain a loué "l'énorme potentiel" de l'ONU, qui attend cette semaine quelque 130 chefs d'Etat et de gouvernement sur les bords de l'East River, à Manhattan. "Doucement mais sûrement, ce potentiel se réalise", a-t-il ajouté, sur un ton particulièrement conciliant.
Donald Trump a, par le passé, souvent ironisé sur les Nations unies, ce "club où les gens se rassemblent, bavardent et passent un bon moment".
Avant son discours mardi matin, une série de tête-à-tête sont annoncés, avec le français Emmanuel Macron ou encore la britannique Theresa May.
Sa rencontre avec son homologue sud-coréen Moon Jae-in, lundi après-midi, sera scrutée à la loupe. Ce dernier vient de rencontrer Kim Jong Un à Pyongyang.
La question centrale est désormais de savoir où et quand aura lieu le prochain face-à-face Trump-Kim.
Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a expliqué lundi qu'il se rendrait lui-même probablement à Pyongyang "avant la fin de l'année" pour "les préparatifs finaux" préalables à cette deuxième rencontre.
Il s'est aussi dit optimiste sur la volonté de Kim Jong Un d'abandonner ses armes nucléaires. "Nous avançons", et pendant ce temps "les sanctions resteront en vigueur", a-t-il assuré, évoquant de nombreuses discussions secrètes en coulisses.
Le secrétaire d'Etat américain présidera jeudi une réunion du Conseil de sécurité visant à ressouder la communauté internationale après les récentes accusations de "tricherie" et de "mensonges" échangées entre Américains et Russes dans l'application des sanctions contre Pyongyang.
Seul président américain à avoir rencontré un représentant de la dynastie Kim, qui règne sans partage sur la Corée du Nord depuis 1948, Donald Trump rêve à haute voix de réussir là où tous ses prédécesseurs ont échoué.
Mais nombre d'analystes pointent du doigt l'absence d'avancées concrètes, en dépit de l'avalanche de superlatifs utilisés par l'occupant de la Maison Blanche.
"Le sommet Moon-Kim n'a pas apporté grand chose de plus que de maintenir une certaine atmosphère propice à la préparation du prochain sommet avec Trump", estime Mike Green du Center for Strategic and International Studies (CSIS).
Depuis ses débuts tonitruants l'an dernier, lorsqu'il avait décliné, dans un discours de 41 minutes, sa vision de "l'Amérique d'abord", Donald Trump s'est mis à dos nombre de pays, y compris parmi ses alliés.
Car si le président américain s'est lancé dans une guerre commerciale avec Pékin à l'issue incertaine, le Canada, le Japon et l'Europe ont aussi, à des degrés divers, été la cible de ses emportements sur les échanges.
Rencontre avec Rohani ?
Reste, comme à chaque grand-messe diplomatique à New York, le possibilité de rencontres fortuites, ou organisées à la dernière minute.
La route de Donald Trump, qui revendique haut et fort sa capacité à surprendre, casser les codes, croisera-t-elle, dans les trois jours à venir, celle de son homologue iranien Hassan Rohani?
La Maison Blanche n'a pas complètement fermé la porte à une telle rencontre, qui apparaît cependant peu probable tant la tension est grande entre Washington et Téhéran depuis le retrait fracassant des Etats-Unis de l'accord international sur le programme nucléaire iranien.
Tout en réaffirmant ne pas chercher un "changement de régime" en Iran, John Bolton, le conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, a défendu lundi les sanctions américaines et la politique de "pression maximale" pour obtenir "des changements profonds de comportement" de Téhéran et la fin de son rôle jugé "déstabilisateur" au Moyen-Orient.
"L'offre de discussions directes avec l'Iran faite par Trump n'est ni honnête ni sincère", a lancé le président iranien dans une tribune au Washington Post, dénonçant la "longue liste de conditions préalables insultantes".
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