M. Navalny était attendu par les policiers à sa sortie du centre de détention où il venait de finir de purger une peine de 30 jours de détention pour une manifestation non autorisée en janvier pendant laquelle il avait appelé à boycotter l'élection présidentielle du 18 mars.
A son arrivée au tribunal, il a dit espérer "retourner chez lui et manger normalement. (...) Je suis très déçu que ces projets n'aient pas pu se réaliser".
L'opposant de 42 ans, qui a multiplié les séjours en détention depuis qu'il a organisé d'importantes manifestations anti-Kremlin et anticorruption l'année dernière, est accusé d'avoir une nouvelle fois enfreint la loi sur les manifestations. Il encourt cette fois jusqu'à 20 jours de prison, selon sa porte-parole Kira Iarmych.
M. Navalny avait accusé les autorités de l'avoir envoyé en prison pour l'empêcher de manifester le 9 septembre contre un projet gouvernemental de réforme des retraites alors que se tenaient des élections locales.
Malgré son emprisonnement ce jour-là, des milliers de Russes ont répondu à son appel dans tout le pays contre la réforme des retraites et la police a procédé à des dizaines d'arrestations, de manière parfois très musclée.
"Navalny est arrêté parce que le pouvoir est faible comme jamais", a estimé sur Twitter l'une des responsables du mouvement anticorruption de l'opposant, Lioubov Sobol, citant "la majorité écrasante de la population opposée à l'âge de la retraite et "la débâcle (du parti au pouvoir Russie Unie) aux élections de gouverneurs dans des grandes régions".
"Ils isolent (...) le leader de l'opposition. Ils ont peur, paniquent et se vengent", a-t-elle ajouté.
Revers électoraux
L'annonce en juin d'un relèvement de l'âge de la retraite, inchangé depuis la période soviétique à 55 ans pour les femmes et 60 ans pour les hommes, a provoqué de nombreuses manifestations, notamment à l'appel du Parti communiste.
Si ces rassemblements sont restés limités à quelques milliers de personnes, comme samedi encore à Moscou, ce sujet très sensible dans un pays où le niveau de vie et les pensions de retraites sont très faibles, a affecté la popularité de Vladimir Poutine, qui a assoupli fin août la réforme.
Il a aussi eu des répercussions électorales. Les élections régionales du 9 septembre ont été marquées par le plus fort recul du parti pro-Kremlin Russie Unie en dix ans. Si le pouvoir a remporté la majorité des régions dès le premier tour, il a été mis en ballottage dans quatre régions.
Dans les deux régions où le deuxième tour avait lieu dimanche, à Khabarovsk (Extrême-orient) et Vladimir (Est de Moscou), les gouverneurs pro-Kremlin sortants ont été battus par des candidats du parti d'extrême droite LDPR.
Dans la région de Primorié, voisine de Khabarovsk, la victoire du gouverneur du parti au pouvoir face à un communiste a, elle, été annulée jeudi par la Commission électorale après des fraudes massives, une première pour une élection de ce niveau depuis l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine.
Et le second tour dans la république de Khakassie (sud de la Sibérie) a été reporté au 7 octobre après le retrait inattendu, vendredi, du candidat de Russie unie Viktor Zimine, officiellement pour raison de santé, alors qu'il n'avait obtenu que 32% des voix au premier tour contre 45% pour le candidat communiste.
"Le plus important pour nous, c'est que les élections se tiennent dans une atmosphère calme et concurrentielle", a commenté lundi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, ajoutant que ces revers feraient l'objet d'une "analyse" au sein du pouvoir.
M. Navalny est devenu la principale figure de l'opposition russe depuis d'imposantes manifestations en 2011 et 2012. Plusieurs manifestations qui comptent parmi les plus importantes récemment organisées en Russie se sont déroulées à son appel et sa rhétorique anti-corruption trouve un écho particulier auprès des jeunes qui le suivent sur internet.
L'opposant avait été déclaré inéligible à la présidentielle de mars pour une condamnation judiciaire qu'il juge politique. Au total, il a été arrêté à neuf reprises et a passé 172 jours en prison, selon sa porte-parole.
L'ONG Amnesty International a qualifié lundi dans un communiqué M. Navalny de "prisonnier de conscience qui n'a commis aucun crime", appelant les autorités russes à sa libération "immédiate".
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