Le "premier flic de France", le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, a dénoncé des propos "intolérables" de la part de Yann Moix, le qualifiant de "grossier sur la forme" et "indécent sur le fond".
Dans l'émission "Les terriens du samedi" sur C8, Yann Moix a tiré à boulets rouges sur les forces de l'ordre. Étaient invités sur le plateau le journaliste Frédéric Ploquin pour la sortie de son livre "La peur a changé de camp", qui évoque le travail des policiers "la peur au ventre" sur fond d'insécurité, et deux policiers venus témoigner.
"Vous venez dire ici que les policiers ont peur (...), que vous chiez dans votre froc", a-t-il dit. "La peur au ventre, vous n'avez pas les couilles d'aller dans des endroits dangereux", a ajouté l'écrivain.
Le syndicat Alternative CFDT, qui a saisi samedi le conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), "regrettant l'absence d'annonce d'une poursuite en justice" par le ministre, a annoncé dimanche qu'il déposerait plainte lundi, "soit pour injures publiques, soit pour diffamation".
Yann Moix, "récidive", a pour sa part réagi le syndicat Alliance faisant référence à une précédente polémique lancée par l'écrivain en début d'année lorsqu'il avait accusé les policiers de "violences" dans les camps de migrants à Calais.
Il avait alors certifié avoir des preuves vidéos, que les syndicats de police "attendent toujours".
"Les policiers ont +des couilles+ et +ne chient pas dans leurs frocs+. Ils ne se +victimisent pas+ mais travaillent dans des conditions très difficiles", a déclaré à l'AFP Fabien Vanhemelryck, secrétaire général délégué d'Alliance.
"Ce genre de propos ne fait qu'attiser la haine et est inacceptable", a-t-il ajouté, invitant l'écrivain à "s'imprégner directement de la réalité du terrain en se déplaçant sur ces lieux +dits sensibles+".
"Espérons que la justice sanctionne durement cet individu à la hauteur du venin qu'il déverse sur l'institution et les policiers", a conclu Fabien Vanhemelryck.
Alliance a également demandé au ministre de déposer plainte.
"Plumitif de salon"
Le syndicat Unité-SGP a de son côté saisi le président du conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) et le ministre de l'Intérieur "pour que des poursuites soient engagées à l'encontre de ce personnage".
"Comment des chaînes de télévision peuvent-elles encore inviter ce petit monsieur pleutre à venir déverser ses calomnies et son fiel contre les forces de l'ordre sur leurs plateaux ?", s'est interrogé Unité-SGP dans un communiqué.
Même question pour le directeur général de la police, Éric Morvan, qui a interpellé Yann Moix sur Twitter en lui expliquant que "la police n'est pas une affaire de +couilles+ ni de +peur au ventre+. La police nationale, ce sont des femmes et des hommes au service du droit et des citoyens, qui œuvrent pour le respect des libertés et dont une valeur fondamentale est le courage".
"Reste à savoir s'il est admissible qu'un média audiovisuel, au nom de la liberté éditoriale d'une émission, peut se permettre de se faire le porte-voix de tels excès insultants", ajoute-t-il.
"La diarrhée verbale haineuse de ce bobo qui baigne dans le luxe et l'argent est ignominieuse et indécente", a quant à lui commenté auprès de l'AFP Patrice Ribeiro, du syndicat Synergie.
"Chaque jour des milliers de policiers, qui gagnent 10 ou 20 fois moins que ce plumitif de salon, risquent, exposent leur intégrité physique dans des quartiers dont ce monsieur ne sait même pas où ils se trouvent sur une carte de France et où vivent des gens qui sont pris en otage par les voyous", a-t-il ajouté.
"Comble de l'indécence, ce petit commissaire politique va enseigner en Corée du Nord, dernière dictature totalitaire, sanguinaire et véritable régime policier", ajoute-t-il.
Yann Moix a annoncé la semaine dernière qu'il se rendrait en Corée du nord l'été prochain pour y donner des cours de littérature française.
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