"Surtout, si vous trouvez quelque chose, vous ne touchez pas, vous ne piétinez pas et vous prenez des photos", lance Khadija à une quarantaine de personnes venues participer à une nouvelle battue citoyenne.
Des petits groupes de deux à trois personnes se sont élancés dans la forêt de la Robertsau, au nord de la capitale alsacienne, sous un ciel menaçant, équipés de vêtements de pluie. Ils fouillent méthodiquement les herbes hautes et les bosquets avec leurs bâtons.
"Nous allons faire ce matin les marais, les sous-bois, les maisons abandonnées et apporter notre contribution", poursuit Khadija. Gérante de société de 42 ans, elle a lancé depuis jeudi via une page Facebook des battues citoyennes pour retrouver des indices pouvant conduire à Sophie Le Tan.
Étudiante à l'université de Strasbourg, la jeune femme a disparu depuis le 7 septembre, jour où elle s'est rendue à Schiltigheim, dans la banlieue de Strasbourg, pour visiter un appartement.
Un homme de 58 ans, Jean-Marc Reiser, a été mis en examen dix jours plus tard pour assassinat, enlèvement et séquestration. Les enquêteurs sont remontés jusqu'à lui grâce à des données téléphoniques et un ADN correspondant à celui de Sophie Le Tan a été décelé dans des traces de sang retrouvées dans son logement.
Le suspect, déjà condamné notamment pour des viols, est resté muet lors de ses auditions.
"Elle était une jeune étudiante comme moi à la fac de Strasbourg et elle a presque le même âge que moi, je me sens concerné comme citoyen", raconte à l'AFP Antoine, qui participe aux recherches avant d'aller étudier à la bibliothèque universitaire.
"On se sent obligé d'aider même si on ne connait pas la personne, l'essentiel c'est d'être présent", renchérit Béatrice Malaisé, quinquagénaire qui s'est rendue pour la deuxième fois à une battue citoyenne.
"Quand on retrouve des choses, on les remet à la police", précise la chef de groupe qui dit être en lien avec la police et la famille.
Des membres de la famille de la disparue ont participé samedi à une des trois battues citoyennes, organisées dans des espaces naturels à Bischheim, Souffelweyersheim, communes situées près de Schiltigheim, et à Strasbourg.
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