La Garde des Sceaux et Ministre de la Justice Nicole Belloubet est venue, jeudi après-midi 20 septembre 2018, visiter les locaux du Quartier de prise en charge de la radicalisation (QPR) de Condé-sur-Sarthe, près d'Alençon (Orne). Une aile du centre pénitentiaire lui est désormais dédiée. Il accueillera à terme une trentaine de détenus radicalisés. Ce centre pénitentiaire est l'une des prisons les plus sécurisées de France dotée de doubles murs d'enceinte, miradors, filet anti-hélicoptère. Nicole Belloubet :
Nicole Belloubet
Le QPR de Condé-sur-Sarthe est le second, après celui de Lille-Annoeulin. On dénombre, en France, 500 détenus condamnés pour terrorisme, et 1500 autres, radicalisés. D'une manière générale, les détenus les plus radicalisés sont placés à l'isolement total. Ceux qui le sont le moins sont en détention "habituelle". Ceux dont le degré de radicalisation est entre les deux, seront accueillis au QPR. Une fois qu'ils y seront, ils feront l'objet d'un suivi individualisé :
Nicole Belloubet
Nicole Belloubet dans l'aile du centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe, dédiée au QPR. - Eric Mas
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Des détenus condamnés pour actes de terrorisme
Les trois premiers détenus radicalisés, condamnés pour terrorisme, arriveront à Condé-sur-Sarthe durant la dernière semaine de septembre 2018, pour tenter de les désintoxiquer de leur radicalisme grâce à des conférences pour contrer leur discours idéologique, mais aussi des groupes de parole, un parcours de citoyenneté, du sport, et du travail en atelier. Un parcours d'au moins six mois, mais qui sera aussi long que nécessaire, sans contact avec les autres détenus :
Nicole Belloubet
800 000 euros de travaux
Des travaux ont été réalisés dans l'aile n°3 du centre pénitentiaire de Condé, transformée en QPR. Des passes menottes ont été installés dans les portes des cellules. Chaque détenu peut ainsi être entravé avant l'ouverture de la porte, pour davantage de sécurité pour les surveillants. Des plexiglas recouvrent les grilles pour ne pas que les détenus puissent s'y agripper Les barreaux aux fenêtres ont été remplacés par des grilles pour que les détenus ne puissent s'échanger aucun objet par l'extérieur des cellules, en les pendant à des ficelles. 800 000 euros de travaux d'aménagement ont ainsi été réalisés. Le défi est de conserver de l'humanité malgré des mesures sécuritaires draconiennes :
Nicolet Belloubet
Nicole Belloubet s'est fait présenter le nouveau QPR de Condé-sur-Sarthe par le directeur du centre pénitentiaire. - Eric Mas
Avant d'arriver à Condé, les détenus ont été évalués sur leur degré de radicalisation, sur les sites spécialisés de Vendin-le-viel (nord) ou en région parisienne à Fleury-Mérogis, ou à Fresnes. L'ensemble des personnels du QPR ornais ont été volontaires pour intégrer ce service. Ils ont été formés en juin 2018. 18 postes supplémentaires ont été pour cela affectés à la prison, qui compte au global 248 personnels surveillants pour 110 détenus. L'ouverture de ce QPR devrait en précéder d'autres, ailleurs en France :
Des conférences pour les déradicaliser…
Nicole Belloubet
Au sein du QPR, les détenus seront suivis par les surveillants, mais aussi par des conseillers d'insertion, des psychologues, des éducateurs et des enseignants, avant de poursuivre leur peine d'incarcération dans une prison "normale", dès qu'ils y seront jugés aptes.
Mais leur réinsertion sera-t-elle vraiment possible à terme ? La réponse de Nicole Belloubet :
Nicole Belloubet
Seuls les détenus qui présentent un espoir de déradicalisation sont accueillis au QPR de Condé-sur-Sarthe. Il s'agit d'éliminer tout risque de passage à l'acte, mais aussi de prosélytisme. Seul l'avenir jugera de la réussite de ce QPR…
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